La Provence a écrit:Alpes-du-sud : le prolongement de l'A51 verra-t-il le jour ?
Publié le mardi 18 mai 2010 à 08H34
Le 13 janvier 1988, Pierre Méhaignerie, ministre de l'Équipement, optait pour le passage par l'est de Gap. Le 24 octobre 2009, Michel Mercier, ministre de l'Aménagement du Territoire, lâchait une phrase lourde de sens : "Cette autoroute pose beaucoup de problèmes; il faut regarder autre chose. Une région ne peut pas, pendant 30 ans, n'avoir qu'un seul projet".
Entre ces deux dates, près de 22 années d'affirmations, de décisions, de contre décisions, en clair de tergiversations gouvernementales. Plus d'une dizaine de ministres, de droite, de gauche et du centre, ont eu le dossier sur leur bureau, la plupart d'entre eux se déclarant favorables au tracé par l'est de Gap et le Champsaur. Le ruban de bitume s'est allongé jusqu'à La Saulce où il est stoppé depuis 1999, côté haut-alpin, et jusqu'au col du Fau, plus récemment, côté isérois. Mais quid des 90 km restants? Les sociétés d'autoroute prêtes à financer ? Les plus optimistes des partisans y croient toujours.
Maurice Brun, président de la CCI des Hautes-Alpes, nous a fait part d'une information essentielle selon lui: "Les décideurs politiques des deux départements concernés (05 et 38) ont rencontré les sociétés d'autoroute, Area et Escota; elles sont prêtes à financer les travaux d'achèvement. De la sorte, l'Etat n'aurait pas à apporter le financement. J'y crois fermement et, de plus, on nous l'a promise cette autoroute !" Ah ! "Les promesses qui n'engagent que ceux qui les entendent...." a dit un jour un fin politicien.
Si coup d'arrêt définitif il y a dans les prochaines semaines, au cours desquelles le gouvernement doit dévoiler les grands chantiers qu'il retient, il faudra jeter un regard par-dessus sonépaule, juqu'au 1er juin 1997, jour où les dossiers d'enquête publique ont été retirés à la demande du nouveau gouvernement dirigé par Lionel Jospin et dans lequel figurait Dominique Voynet, figure de proue des Verts. Depuis lors, l'A51 s'est jouée sur le mode de la valse hésitation.
En dépit du choix issu de la Commission de Débat Public en faveur du tracé par l'est de Gap, en 2005, et de la confirmation l'année suivante du ministre Perben, rien ne s'est passé. Pour Pierre Bernard-Reymond, emblématique défenseur de l'A 51: "Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie et du Développement Durable - nous a vendus aux Verts sur l'autel du Grenelle de l'Environnement". En février dernier, le préfet Chapuis affirmait dans nos colonnes "que l'A 51 figure dans le Schéma national des infrastructures terrestres, elle sera achevée car il y a la continuité à assurer". A suivre donc...
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L'historique du projet
12 octobre 1982. Pose de la première pierre par Gaston Defferre.
13 avril 1987. Le Comité interministériel d'aménagement du territoire inscrit l'autoroute Sisteron-Grenoble au Schéma routier national.
13 janvier 1988. Pierre Méhaignerie, ministre de l'Équipement, fait connaître sa préférence pour un passage par l'est de Gap.
Avril 1991. M. Besson, ministre de l'Équipement, maire de Chambéry, exprime sa préférence pour un tracé par Lus - La Croix-Haute.
18 décembre 1991. Paul Quilès, ministre de l'Équipement, annonce que l'autoroute passera par l'est de Gap et le Champsaur.
Août 1996. Le ministre Bernard Pons penche à son tour pour le passage par l'Est de Gap. "C'est une décision qui est ferme."
Juillet 1997. La dissolution est passée par là... Le nouveau ministre, Jean-Claude Gayssot, suspend l'enquête d'utilité publique à son 1er jour, une procédure inhabituelle.
Juin 1999. Le long ruban de bitume parvient à La Saulce.
2 septembre 2002. Le nouveau ministre de l'Équipement et des Transports, Gilles de Robien, estime "Le tracé par l'est de Gap logique et aménageur du territoire". Il le confirmera en 2003.
Du 7 juin au 20 octobre 2005. Débat public sur la liaison Grenoble-Sisteron. 16 mars 2006. Dominique Perben décide à son tour le tracé par l'Est de Gap et le Champsaur.
23 octobre 2009. Michel Mercier, ministre de l'Aménagement du Territoire : "Cette autoroute pose beaucoup de problèmes, il faut regarder autre chose que l'A51".
Maurice FORTOUL
En février dernier, le préfet Chapuis affirmait dans nos colonnes "que l'A 51 figure dans le Schéma national des infrastructures terrestres, elle sera achevée car il y a la continuité à assurer". A suivre donc...
Upsilon a écrit:Y a pas de continuité autoroutière si on passe par le Grand-St-Bernard
Bugsss a écrit:IL semblerait donc, qu'il y a eu une date clé à laquelle on ait préféré la solution A51 par Aix
eomer a écrit:Upsilon a écrit:Y a pas de continuité autoroutière si on passe par le Grand-St-Bernard
Oh là, là...quellle immense solution de continuïté entre Martingny et Aoste...
Alpes1 a écrit:Le ministère de l'Ecologie abandonne le projet d'extension de l'A51
Alpes du Sud - L’extension de l’autoroute A51 est enterrée par le Ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo. « L’abandon » de ce dossier vieux de près de 30 ans figure noir sur blanc dans l’avant-projet du Schéma national des infrastructures de transport présenté hier (lundi) aux parlementaires. Ce schéma définit les orientations de l’Etat en matière de modernisation et d’entretien des réseaux de transports pour les 20 à 30 prochaines années. A la place de cette extension, le ministère, projette de « préserver la desserte de Gap », en engageant des travaux sur la RN85 « pouvant inclure un contournement de Gap ». Le Schéma évoque la construction d’une antenne autoroutière de 20km entre La Saulce et la RN94, sur La-Bâtie-Neuve. « Rien n’est définitif », il s’agit de « pistes de travail », assure la députée des Hautes-Alpes Henriette Martinez. Pour qui le ministre a affiché sa volonté de désenclaver le département. Une procédure de consultation est donc engagée, et fera intervenir les élus en octobre avant un débat au Parlement en fin d’année.
En tout cas, le sénateur Pierre Bernard-Reymond juge cette décision "politicienne" de la part du ministère. Il rappelle que ce chaînon manquant de l’autoroute A51 ne poserait aucun problème technique, ni financier (2 grandes entreprises de BTP françaises seraient même prêtes à financer la totalité du projet, évalué à 2,2 milliards). Pour lui, il ne faut pas abandonner.
De son côté, Henriette Martinez annonce ce mardi soir que le ministre Jean-Louis Borloo lui a téléphoné aujourd’hui pour aborder le sujet. Selon la députée, Jean-Louis Borloo pourrait venir cet été dans les Hautes-Alpes et effectuer le tracé entre Grenoble et Gap en voiture. « Je souhaite recueillir les avis des Haut-Alpins, des élus et des socioprofessionnels avant de prendre position », indique-t-elle.
Le conseiller général et régional socialiste Bernard Jaussaud, regrette lui que la modernisation de la RD1075 n’ait pas été intégrée, ni le désenclavement ferroviaire. Il se dit contre aussi une antenne autoroutière dans la Vallée de l’Avance.
Pour le conseiller général et maire de Tallard Jean-Michel Arnaud, « balafrer la Vallée de l’Avance uniquement pour faire 20 km cela ne vaut pas le coup ». Selon lui, cet avant-projet « n’est pas à l’échelle du territoire ». « S’il y a un abandon de l’A51, il y a un abandon des Hautes-Alpes », proclame-t-il.
LA FIN ANNONCÉE DE L'AUTOROUTE
C’en est apparemment fini des espoirs d’un grand nombre de décideurs haut-alpins de voir se terminer l’A 51.
Dans l’avant-projet du schéma national des infrastructures de transport (SNIT), il est tout simplement prévu l’abandon de l’A 51, hormis le barreau reliant La Saulce à La Bâtie via la vallée de l’Avance. Bien sûr, il ne s’agit que d’un avant-projet. Et le schéma tel qu’il est établi aujourd’hui doit encore passer devant de nombreuses instances.
Mais cette décision couve depuis des mois. L’A 51, particulièrement décriée par les associations de protection de la nature, semblait sur la sellette dans un contexte doublement défavorable. Tout d’abord parce que les caisses de l’Etat sont vides et que des économies sont nécessaires pour rejoindre des déficits publics plus décents. Or, l’A 51 n’est jamais apparue comme une autoroute très rentable vis-à-vis d’autres tronçons plus juteux. Ensuite parce que le Grenelle de l’environnement marque, même s’il n’est pas allé aussi loin que prévu, un véritable virage dans la politique de l’Etat que l’on pourrait résumer ainsi : moins de route, plus de fer et de transports collectifs.
L’avant-projet du SNIT, censé prévoir les grandes infrastructures pour les 20 ans qui viennent, est l’application au pied de la lettre de cette volonté. Les projets routiers et aériens comptent pour moins de 5 % des investissements.
Dans cette optique, le tronçon La Saulce-La Bâtie Neuve, qui pourrait être sauvé des eaux - mais sous quel statut ? - apparaît comme un maigre lot de consolation pour les partisans de l’A 51. Tout comme il apparaîtra comme un supplice pour les habitants de l’Avance qui espéraient échapper au passage d’un tronçon dans leur vallée. L’autre compensation serait constituée par un programme de travaux ambitieux destiné à réhabiliter la route nationale 85 entre Gap et Grenoble.
Sur le plan politique, la droite départementale très favorable à cette autoroute subit un camouflet, puisque c’est sous le ministère de Jean-Louis Borloo que cette décision est prise. Des élus comme Henriette Martinez s’apprêtent à rebondir au plus vite sur la promesse d’un chantier de grande envergure, mais pour l’instant non précisé, sur la RN 85. Une perspective qui n’enchante pas Pierre Bernard-Reymond, très perplexe sur la capacité financière de l’Etat à les mener, et qui affirme que les grandes sociétés autoroutières françaises sont prêtes à prendre en charge l’intégralité du financement de l’A 51. Problème : ces sociétés ne l’ont encore jamais dit publiquement.
Les écologistes, opposants de toujours à l’A 51, triomphent. À gauche, Joël Giraud croit à une solution hybride, susceptible d’améliorer la liaison entre Grenoble et Sisteron en conjuguant des travaux menés par le concessionnaire et d’autres menés par l’Etat. Quant au PS, dont les positions dans la région n’ont pas toujours été unanimes sur la question, il vient tout juste d’acter l’abandon de l’A 51 dans son projet départemental 2011. Un acte prémonitoire.
Au-delà, il reste cette question : Jean-Louis Borloo sera-t-il le énième ministre à prendre une décision sur cette autoroute, avant d’être contredit par le prochain ? Pierre Bernard-Reymond, inlassable promoteur de l’A 51, confie qu’il tire là ses dernières cartouches. Si la tendance ne s’inverse pas avant la fin de l’année, il ne se fait plus guère d’illusion sur la suite.
le 13/07/2010 à 22:08
G.E. a écrit:Dans le SNIT, il est écrit "Antenne A51 sud - Est de Gap" sans aucun tiret, ce qui peut se traduire de 2 façons :
Antenne A51-Sud - Est de Gap, soit un nouvel axe aux caractéristiques à déterminer entre l'A51-Sud et la RN94. Ca peut être une simple déviation locale.
Antenne A51 Sud-Est de Gap qui est clairement un axe autoroutier, peut-être avec des caractéristiques réduites.
Pardonnez-moi de chipoter mais avec une ponctuation si ambiguë il est encore plus facile de brouiller les pistes. Dans ce dossier là, nous sommes habitués et je penche donc pour le premier scénario !
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