Autoroute de contournement: à quand la gratuité?.Publié le lundi 19 septembre 2011 à 09H18 - 4
Le contournement de Nice gratuit, ou à un tarif plus abordable : le dossier est à l’étude.
(Photos François Vignola et Richard Ray) - Source Nice Matin
Escota a proposé aux collectivités de mettre la main à la poche, pour alléger la facture des Niçois. A Amiens, ce système a conduit à la gratuité... pour les habitants seulement.
L’autoroute de contournement sera-t-elle gratuite un jour ? Ils sont des milliers de Niçois à le souhaiter. Pointant du doigt toutes les grandes villes où les rocades ne sont pas payantes. Marseille, Toulouse, Amiens, Paris... Alors pourquoi pas Nice ? Ici, il faut débourser 1 euro au péage de Saint-Isidore, et 1,50 euro si on continue jusqu’à Saint-Augustin. Pour les abonnés, c’est moins. Mais quand on se rend tous les jours à son travail, la facture grimpe vite. Environ 320 euros par an pour éviter le centre-ville.
Dans une période de pouvoir d’achat en berne, le péage passe mal.
Concession jusqu’en 2027
Sous la pression de l’opinion publique, les élus montent régulièrement au créneau. Au dernier conseil municipal, la question de la gratuité a été soulevée par Yann Librati (PS). « C’est la priorité », estime l’élu socialiste, président de la commission des Finances.
De son côté, Christian Estrosi, député-maire de Nice, a engagé un autre bras de fer avec Escota : le financement d’un tunnel de sortie de la voie rapide (Pierre Mathis), estimé à 180 millions d’euros. A défaut d’aboutir, il réclamera la gratuité. Seulement, en face, la société autoroutière est en position de force : sa concession court jusqu’en 2027.
Elle fait d’ailleurs observer que la gratuité n’est pas réaliste d’un point de vue économique. « Même si le Département ou la Région rachetaient la portion du contournement, comment pourraient-ils se passer du péage acquitté par les poids lourds et les touristes ? » Bref, la société propose un autre scénario. Une gratuité subventionnée.
« Lors des dernières discussions avec Nice Côte d’Azur et le conseil général, en juillet, nous avons ouvert la porte à un système d’abondement », explique Jean-Michel Martinez, directeur clientèle. Pour alléger la note des usagers azuréens, la société autoroutière a une solution : que les collectivités mettent la main à la poche. Et Escota ?
« Evidemment, si les négociations aboutissent, nous consentirons un effort », poursuit Jean-Michel Martinez. Sans abattre ses cartes. 20 %, 30%, plus, moins ? A Amiens, la Sanef a financé à hauteur de 35 % la gratuité de la rocade et la communauté d’agglomération les 65 % restant.
Trafic en hausse
Ce système, qui consiste à faire supporter la gratuité par la collectivité, soulève d’autres questions. Les habitants qui n’utilisent pas l’A8 seront-ils prêts à payer pour les autres ? Peut-être, s’il en résulte une baisse de la circulation et de la pollution en centre-ville.
Mais l’A8 risque, en cas de gratuité, d’enregistrer une hausse du trafic. Or, elle est déjà saturée aux heures de pointe. La balle est aujourd’hui dans le camp des élus. C’est à eux qu’il reviendra de trancher le débat.