Ouest France a écrit:La pelouse du tram dégradée : on lui réclame 741 €90 € pour stationnement gênant sur la voie de tramway, 135 € pour circulation sur celle-ci, c’est ce que risquent les conducteurs à Angers. Sans compter d’éventuelles dégradations des pelouses du tram
© Ouest-FranceLe futur papa accompagnait sa femme pour passer une échographie. C’est la note qui lui est réclamée, à Angers, pour avoir endommagé la voie enherbée du tramway à l’occasion d’un demi-tour.
Un demi-tour dommageable
Le 25 avril dernier, ne trouvant pas de place près du cabinet médical rue de Létanduère où sa femme passe une échographie, ce futur papa décide de faire demi-tour, sur la voie réservée au tram d’Angers.
Une caméra de surveillance de Keolis filme la scène. Le conducteur est informé de sa faute par un document de l’entreprise gestionnaire du transport, sur son pare-brise.
Quelques jours plus tard, il reçoit la facture : 741,52 € TTC pour réparation du préjudice subi. Il ignore le courrier et sa relance et atterrit finalement au commissariat d’Angers pour « dégradation ou détérioration de bien destiné à l’utilité publique ». Un délit qui lui vaut « un prélèvement ADN ». Il refuse. Refus « constitutif d’un nouveau délit pénal », précise le commissaire principal, Karl Thouzeau. Cela lui vaut une convocation au tribunal en janvier prochain.
Le parquet d’Angers va étudier de plus près ce dossier. Keolis n’a pas souhaité s’exprimer : « Le dossier est maintenant aux mains de la justice ».
Une somme à hauteur des dégradations ?
Sans connaître le détail de la facture issue des services de Keolis, Charles Hamelin, directeur de la société Sirev qui a mis en place la pelouse, explique : « Les 62 m2 abîmés sont loin d’être une simple pelouse à ressemer. » Sous les brins d’herbe amochés, c’est tout un système qui est installé : un substrat, un système de drainage et d’arrosage… « Le coût du mètre carré, facturé à un peu plus de 10 €, n’est rien comparé au coût réel et à ce que cela engendre », assure le chef d’entreprise. D’éventuels travaux entraîneraient la mise hors tension de cette portion, la sécurisation de la zone, la formation des personnes pour réparer la section endommagée… ». Réfections alors réalisées par la « commission tramway » de l’agglomération d’Angers.