Polémique à Nancy, où le coût de la modernisation du TVR fait grincer des dents alors que Caen le remplace par un tramway fer. L'hypothèse étant à Nancy financièrement inenvisageable, certains proposent des trolleybus bi-articulés.
L'Est Républicain, Pascal Salciarini a écrit:Bientôt un débat sur le tram
La Communauté urbaine n’échappera pas à une grande explication. Rénover le Bombardier pour 18 M€ sur dix ans, ou choisir le trolleybus bi articulé. Le débat reste ouvert.
Un tramway nommé désastre. Ce n’est pas L’Est Républicain qui l’affirme, mais l’Usine Nouvelle du 23 février, publication sérieuse et technique, dans un dossier signé Olivier Cognasse, qui y recense toutes les calamités françaises du tram sur pneus. Bombardier à Caen et Nancy, Translohr à Clermont-Ferrand.
Pour le Nancéien Pierre Debanon ingénieur Arts et métiers, expert en transport et ancien adjoint au maire de Claude Coulais de 1977 à 1983, la rénovation de la ligne 1 est très mal partie.
« Nancy a fait une grosse bêtise, mais a des circonstances atténuantes. En revanche, je ne comprends pas que les élus ne souhaitent pas sortir de la logique Bombardier. Un tel coût pour dix ans !
expliquait hier l’expert nancéien, aujourd’hui implanté à Épernay. Pour rénover la ligne 1, la plus indispensable au réseau nancéien, avec 45.000 passagers par an, le Grand Nancy a opté pour une « grande visite » des rames. Soit une rénovation quasi complète des 15 véhicules à bout de souffle, pour 750.000 € la rame. Christian Parra, l’élu chargé du dossier, expliquait encore récemment, que le temps des expérimentations était terminé à Nancy. En clair il rejetait avec tout le conseil de communauté, l’option du trolleybus, qui fonctionne pourtant beaucoup et plutôt bien dans de nombreuses villes d’Europe, en Suisse notamment, à Genève, Zurich…
Après l’échec retentissant de Bombardier à Caen et Nancy, la CUGN ne veut pas entendre parler, pour les dix ans à venir, du trolleybus bi- articulé. Des calculs ont été faits sur dix ans, qui démontreraient bientôt, selon des sources bien informées, que la grande visite à 750.000 € la rame est plus rentable qu’un ensemble de 25 à 27 trolleybus bi-articulés.
Une révision rentable ?
L’argument principal du Grand Nancy est en effet le prix. Un trolley, qui s’amortit sur 20 à 25 ans, coûte 1,2 M€ : « D’accord explique Pierre Debano, mais sa capacité est plus grande, sa durée de vie aussi, son coût d’entretien, 1,20 € du km en Suisse, est deux fois moins cher que Bombardier qui flirte avec les 2 € du km. Sur dix ans, je me fais fort de prouver que l’on économise de 14 à 16 M€, tout compris, avec les travaux d’adaptation. Nancy est si riche pour passer à côté de ça ? ». Contrairement à Caen, Nancy n’est pas propriétaire de son Bombardier, et affirme dans Usine Nouvelle, avoir pu renégocier un haut niveau de maintenance avec Veolia Transdev. Avec à la clé, des pénalités en cas de fiabilité aléatoire. Autant dire qu’au rythme où vieillit la ligne 1, la barre a sans doute été mise très haute ! En avril, lorsque le dossier de rénovation et de grande visite de la ligne 1 va passer en plénière du Grand Nancy, il devrait y avoir un vrai débat. Le jeu en vaut la chandelle.
Pascal SALCIARINI
edit : en relisant les posts précédents je vois que l'hypothèse avait déjà été évoquée par Enver en février 2008, qui avançait le problème de place (dont ne parlent pas les pro-trolley ci-dessus). Un TVR a une largeur de 2,50m et un trolleybus de 2,55m, mais sans guidage, le gabarit engagé est bien sûr beaucoup plus important. Quid du rayon de giration ?