bzh-99 a écrit:si il y a trois projets assez avancés à ne pas abandonner, c'est bien le canal Seine-Nord, la LGV Lyon-Turin et la LGV SEA. J'ai l'impression que l'on va dans le mur en courant désormais...
© La Voix du NordLa Voix du Nord, avec AFP a écrit:Canal Seine Nord: Frédéric Cuvillier demande de reconfigurer le projet
PUBLIÉ LE 26/03/2013 - MIS À JOUR LE 26/03/2013 À 17:55
Par La Voix Du Nord
Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a demandé de reconfigurer le projet de canal à grand gabarit Seine Nord Europe (SNE) afin de lui permettre de bénéficier de financements européens et de rendre son coût plus soutenable.
«Il faut revoir le projet techniquement, le remettre à plat, afin de lui donner une chance de bénéficier des subventions de l’Europe», a déclaré un porte-parole du ministère. Il a ajouté qu’une «mission de reconfiguration sera confiée au député PS du Nord Rémi Pauvros, qui sera chargé de réexaminer la consistance actuelle du projet et de proposer toutes les optimisations de coût possible».
Cette décision intervient à la suite des conclusions négatives du rapport sur la faisabilité financière du projet demandé par le ministre en septembre à l’Inspection générale des finances (IGF) et au Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), dont Le Monde publie des extraits dans son édition de mercredi.
Le projet Seine-Nord Europe prévoit la réalisation d’un canal à grand gabarit, long de 106 km, entre Compiègne, sur l’Oise, et Cambrai, sur le canal Dunkerque-Escaut. Il vise à désenclaver le bassin de la Seine et à ouvrir la France sur le réseau fluvial à grand gabarit du nord et de l’est de l’Europe.
«Les coûts n'ont cessés d'être revus à la hausse»
La mission CGEDD/IGF dresse un bilan très dur du pilotage du projet, dont «les coûts n’ont cessé d’être revus à la hausse tandis que les prévisions de trafic et de recettes ont été maintenues en dépit d’un contexte économique devenu plus incertain», selon une synthèse dont l’AFP a reçu copie.
Par rapport à l’estimation du coût total de 4,4 milliards d’euros faite en 2009 par Voie Navigables de France (VNF), l’estimation actuelle du même organisme est passée à 6 milliards. «Une approche plus prudente pourrait conduire à élargir l’estimation de coût (..) et à retenir un coût total du projet 5,9 à 7 milliards», estime le rapport, qui évalue «l’impasse de financement» à 2,6 milliards d’euros, à la charge des cofinanceurs publics, Etat, collectivités territoriales et Union européenne.
«Si le ministre partage le diagnostic, il ne partage par ses conclusions», indique-t-on au ministère. Frédéric Cuvillier est lui-même originaire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), au coeur d’une région qui a tout à gagner de la construction d’un tel ouvrage.
Des optimisations vont ainsi être recherchées, notamment dans la conception des écluses ou encore dans les exigences en termes d’étanchéité du canal, l’objectif pour le gouvernement étant de présenter au premier semestre 2014 une demande de subvention auprès de l’Union européenne.
Le projet de canal SNE est éligible à un taux de subvention de 30%, voire 40% (contre 6% actuellement), au titre du programme 2014-2020 des réseaux transeuropéens de transports (RTE-T) mis en place par l’Union européenne.
Dans le nouveau budget européen récemment adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles, le montant pour l’ensemble des infrastructures de transport européennes est de quelque 13 milliards d’euros, au lieu de près de 22 milliards dans le budget précédent.
Avec AFP
Seine-Nord reconfiguré, Seine-Nord enterré ?
| GRAND PROJET |
Un nouvel élan pour le canal ou un enterrement de première classe ? Hier soir, depuis Paris, le ministre des Transports et ex-maire de Boulogne-sur-Mer Frédéric Cuvillier nous a accordé quelques minutes pour répondre à nos interrogations.
- Le rapport est très rude avec le canal Seine-Nord. S'agit-il d'un enterrement du projet ?
« Non. On avait un dossier qui méritait une explication. Elle est là, avec ce rapport, sans concessions. Il manque 2,6 milliards d'euros. C'est une somme que les partenaires privés ne sont pas enclins à apporter, et qui n'est pas mobilisable sur le marché. Nous avons donc pris trois décisions : arrêter le dialogue compétitif qui n'apportait pas de réponse ; confier à Rémi Pauvros, un élu très mobilisé, une mission de reconfiguration du projet ; faire en sorte d'obtenir pour le premier semestre 2014 un nouveau cahier des charges pour le canal qui puisse bénéficier des financements européens à hauteur de 30 %. »
- Cette mission n'est pas un moyen de temporiser ?
« Si vous pensez que c'est mon style de ne pas assumer mes responsabilités... Nous voulons donner toutes ses chances au canal. »
- Où est le problème du projet actuel ?
« Nous avions là un projet qui à aucun moment n'a été réactualisé en fonction des contextes économiques et financiers. Il n'a pas tenu compte des contraintes nouvelles. Il faut l'améliorer, techniquement. Et le stabiliser, financièrement. Le cahier des charges était trop lourd, trop sophistiqué. J'ai le souvenir de ceux qui assuraient que 97 % du financement était acquis. Or, il manque 2,6 milliards. Il y a deux options. Soit on abandonne le projet. Soit on le rend réaliste et réalisable. C'est cette option que nous choisissons. Si nous ne prenons pas cette décision, il n'y a plus de projet. »
- Pourquoi ce qui n'a pas été réalisable jusqu'à maintenant le serait-il demain ?
« Si on propose le même projet, le canal ne verra jamais le jour. Il faut le reconfigurer. Il faut qu'il coûte moins cher. Nous pouvons obtenir 30 % de l'Europe. D'autres se sont contentés de demander 6 %. Pensez-vous que je sois resté les bras ballants ces derniers mois ? J'ai noué des contacts, développé des relations, sensibilisé ceux qui devaient l'être sur tout le territoire et au-delà. Les projets sont une chose. Les rendre réalisables en est une autre. Je suis le ministre des projets qui se réalisent. »
- Le canal Seine-Nord va donc exister un jour ?
« Le gouvernement souhaite être en situation de faire aboutir ce projet. Le canal doit avoir une nouvelle vie. Certains de ceux qui y ont travaillé jusqu'alors ont plutôt contribué à l'enterrer. »
- Les collectivités seront-elles aussi mises davantage à contribution ?
« Il y a d'abord l'Europe. Les collectivités ? Il faut dire les choses. Combien d'entre elles ont été sollicitées ? Combien se sont engagées ? Il faut les solliciter et discuter. Ce projet doit être viable. »
bzh-99 a écrit:Enterrement très probable donc.
Jake Sully a écrit:* l'alimentation en eau du canal. Déjà qu'on a du mal à alimenter l'actuel canal du Nord en période d'étiage avec les eaux de l'Oise, de la Somme et d'une partie de ses affluents, et de l'Escaut, je me demande bien comme ils escomptent y arriver avec la seule Oise (et un peu l'Aisne), pour un ouvrage qui demandera une quantité astronomique d'eau.
* Je comprends toujours pas pourquoi VNF n'a pas étudié un tracé longeant la LGV/A1 puis l'A2 et l'A26. Non seulement le relief était moins contraint, mais en plus, le projet était moins impactant sur l'environnement.
Jake Sully a écrit:Autre chose étrange également, plutôt que de confier l'étude de réalisation du canal à une entreprise spécialisée dans la chose (probablement belge, allemande ou neerlandaise), VNF a fait réaliser l'ensemble du dossier par INEXIA, la filiale de la SNCF, plutôt spécialisée dans le rail que dans la voie d'eau.
G.E. a écrit:Indépendamment des considérations politiques locales, il y a un douteux mélange des genres.
tanaka59 a écrit:Entendu sur France Inter : l'Europe va contribuer à hauteur de 40% du financement du canal Seine Nord
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