Il existe peu de mots pour décrire l'ouvrage, surtout au soleil couchant, ou lorsque l'on a le bonheur de passer en canoë sous ses arches bimillénaires.
Pour son malheur, le Pont du Gard se trouve... dans le Gard ! Et il est géré par une institution décadente comme vous le savez en parcourant les différents fils consacrés aux routes de ce département. Pas encore convaincus ? Figurez-vous que les élus viennent de rendre payant le Pont du Gard !
A défaut de construire des routes, ils taxent celles qui existent, comme au Moyen-Age, et ils n'y vont pas de main morte. Vous imaginez la polémique.
Il faut dire que le complexe muséographique voisin engloutit près de 3 millions d'euros d'euros par an et qu'il est boudé. Un gouffre sans fond qu'il faut bien financer.
Alors quand on n'a pas d'imagination, on reprend les recettes du passé.
La Provence a écrit:Le pont du Gard gratuit, c'est fini !
Désormais, les visiteurs devront s'acquitter de la somme de 10 euros pour pouvoir observer le fameux aqueduc
Que je sache, pour admirer le Palais des papes, le Pont d'Avignon ou même le château de Versailles de l'extérieur, c'est gratuit ?" On confirme ce que Gérard Extier savait déjà. Il fulmine. Le président de l'association culturelle Pont du Gard et Patrimoine ne décolère pas depuis l'annonce de la fin de la gratuité de l'accès piéton du site si cher à la structure qu'il préside.
Jusque-là, les visiteurs venant en voiture payaient le parking (18€), mais les autres pouvaient gracieusement profiter de la vue, du musée ou d'une baignade sous les arches du Pont. La balade familiale sans bourse délier par excellence pour bon nombre de Gardois mais aussi d'Arlésiens et de Vauclusiens. Ce temps-là est révolu.
Une décision prise en décembre 2009
Pour approcher le Pont à pied, il faudra désormais se délester de 10€. La raison ? Une décision du conseil d'administration de l'établissement public qui gère le site, décision prise... en décembre 2009. Son application soudaine s'est matérialisée ces derniers jours par la mise en place de barrières et d'un panneau annonçant la nouvelle tarification. Au grand dam des habitués.
"Je les comprends, insiste Gérard Extier. Les gens, à plus forte raison en ces temps de crises, ont le droit de regarder l'aqueduc, fleuron du Gard classé au Patrimoine mondial de l'Unesco ! Que les services soient payants, ok, mais pas la promenade ! D'autant qu'on ne peut voir le Pont du Gard depuis un autre lieu que sur le site même..." Pour l'association Pont du Gard et Patrimoine, la mesure est d'autant plus injuste que les Gardois paient déjà pour l'entretien du site via les impôts (le Département verse 2,74M€ chaque année pour son entretien).
Cependant, son accès reste gratuit pour les habitants de la Communauté de commune du Pont du Gard, pour les randonneurs et les kayakistes. "Cela veut dire d'une part que ceux qui n'ont pas les moyens de louer un kayak paieront et que si je me déguise en randonneur, je ne paierai pas ?" questionne Gérard Extier, pointant là l'une des confusions nées de la fin de la gratuité.
Une politique tarifaire pour le moins confuse
Aussi, sur place, la clôture du site n'est pas encore suffisamment avancée. Résultat, certains paient, d'autres non. Sans compter que les contrôles des gardiens ne sont pas aussi rigoureux d'une rive à l'autre. Enfin, le prix est si dégressif que cela confine à l'absurde : 10€ euros pour une personne, puis 15€ au total pour les groupes de deux à cinq personnes ! Certes, cela favorise par exemple les familles, mais cela peut aussi sembler pénaliser excessivement les personnes seules.
"Imaginez un étudiant avignonnais en Histoire ou en Art qui doit y aller pour ses études et qui a peu de moyens : ça fait quand même beaucoup, idem pour un chômeur !" s'indigne le président de Pont du Gard et Patrimoine, association dont il précise le caractère "totalement apolitique. On ne fait non plus cela pour le portefeuille de nos adhérents : tous ou presque ont l'abonnement annuel à 23€."
Les cyclistes, eux, doivent désormais s'acquitter de 12€ de droit d'entrée. Bref, cette tarification a tout l'air de résulter de calculs d'apothicaire effectués par les gestionnaires du site. Lesquels reconnaissent eux-mêmes qu'au final, entre les abonnés, les riverains et les automobilistes, peu de gens seront soumis à ces nouveaux tarifs.
Midi Libre a écrit:Le Pont du Gard à pied, à vélo et gratuit... c'est fini
Le pont du Gard sera désormais payant pour tous.
Désormais, piétons et cyclistes devront payer un droit d'entrée pour emprunter le Pont du Gard.
La suppression de la gratuité d’accès au site du Pont du Gard pour les piétons et les vélos fait des vagues. En effet, pour entrer sur le site du Pont du Gard, les piétons devront désormais payer 10 € et les vélos, 12 €. Jusqu'à présent, le droit d'entrée à l'aqueduc romain s'élevait à 18 € par voiture de 5 personnes. Outre l’association Pont du Gard et patrimoine, qui s’est émue dès jeudi, du choix du gestionnaire, le conseiller général UMP de Nîmes Laurent Burgoa ne décolère pas non plus.
"Un prix exorbitant"
Jeudi, il a écrit au président de l’établissement public du Pont du Gard, par ailleurs député, le socialiste William Dumas. Dans ce courrier, l’élu nîmois s’indigne de "ce péage de 10 € et 12 €, un prix exorbitant". Surtout, faisant référence à ce qui se passe aux arènes de Nîmes pour les Nîmois, l’élu suggère d’appliquer la gratuité « aux Gardois qui contribuent déjà largement, par leurs impôts, au financement du site ». L’élu précise que le Département verse, par an, une subvention de 3,2 M€ à l’établissement.
Médiapart a écrit:On a volé le Pont-du-Gard !
On ne le voit plus ! A-t-il disparu ? Quelque voleur de terres serait-il parti en l’emportant sous le bras ?
Il a marqué la jeunesse de tous les Gardois. Nous, qui vivions aux bords du Rhône, nous faisions, dès le 1er mai, 45 km aller-retour à bicyclette ou avec la Mob bleue, plus tard avec la Deuche, pour y prendre les premiers bains de l’année. Les courageux – j’en étais – le traversaient au plus haut, en marchant sur les larges dalles de pierres qui recouvraient plus ou moins le couloir de l’aqueduc resserré par les impressionnantes couches de calcaires déposées au cours des siècles de fonction de ce formidable ouvrage. Un ouvrage que nous considérions comme nôtre. N’avait-il pas été construit au prix de leur sueur et souvent de leur vie par nos ancêtres les Gaulois, nos ancêtres les Ibères, nos ancêtres les Ligures selon les plans et sous les coups de triques de nos ancêtres les Romains ? Cette majestueuse falaise de dentelles minérale a abrité les premiers amours, les premiers émois de bien des jeunes ! On s’y baignait, on s’y aimait, on s’y noyait hélas aussi parfois, les plus téméraires plongeaient du premier étage…
C’est fini tout ça. Le Pont-du-Gard est toujours là, évidemment. Mais on l’a volé au peuple ! On l’a volé puisque nul ne peut plus le voir sans mettre la main au portefeuille. « Laisser un tel chef-d’œuvre à la populace ? Qu’elle aberration ! Vous n’y pensez pas ma chère ! » Alors, après bien des péripéties plus ou moins privées, plus ou moins douteuses, le célèbre monument, classé par l’Unesco au patrimoine mondial, a été confisqué à la vue. Ce fut d’abord un énorme parking obligatoire, cher. Agrémenté d’un musée, de salles de réception souvent vides, de marchands du temple agréés. Bon. Pourquoi pas. Ceci mettait un terme à l’anarchie des bagnoles garées partout. D’autant plus que des conditions avantageuses – discriminatoires d’ailleurs et probablement illégales - étaient concédées aux gens du coin. Mais on pouvait toujours accéder au monument à pied, à cheval, à bicyclette. Gratos bien sûr. Terminé !
Terminé depuis que le ci-devant Dumas William, président de l’Etablissement Public de Coopération Culturelle qui a mis la patte sur le fameux pont, a décidé de faire les poches de ceux qui prétendaient voir le Pont-du-Gard sans lâcher de thunes : dorénavant, piétons comme cyclistes doivent payer 10 euros ( !!!) pour avoir le droit d’approcher ce monument qui appartient à tous ! Le ci-devant Dumas William, ancien employé de banque, est ce qu’on appelle un « professionnel de la politique ». C’est de père en fils dans la famille. Son père était conseiller général, lui a pris sa suite puis a fait prospérer une belle carrière de cumulard en étant élu député, vice président du conseil général du Gard, maire de son village. Sans oublier, évidemment la présidence de l’EPCC du Pont-du-Gard. La porte ouverte à bien des cahuzaqueries…
Eh ! Monsieur le cumulard, est-ce ringard de vouloir jeter un regard peinard sur le Pont-du-Gard ? On s’égare, mais gare à la bagarre…
Tridi 3 Floréal 221