Je poste un article datant d'un mois où l'on apprend que la vitesse sur la ligne Lannion-Plouaret ne sera pas relevé contrairement à ce qui était prévu
. On y évoque également la possibilité de déplacer la gare de Lannion...
En attendant le TGV à trois heures de Paris, il faut moderniser la portion de ligne entre Plouaret et Lannion. Mardi soir, les élus communautaires ont arrêté son financement.Des dessertes a minima jugent les élus verts. Par ailleurs, une étude sur la transformation future de la gare va être lancée.
Dès 2011, les élus de LTA avaient décidé de financer, à hauteur de 1,5 M€, la modernisation de la ligne Plouaret-Lannion, arguant qu'une meilleure accessibilité du territoire passait par une meilleure desserte de la gare de Lannion. But affiché : diminuer le temps de parcours entre Plouaret et Lannion, permettre jusqu'à deux allers-retours par heure en heure de pointe, mais aussi doubler les dessertes de et vers Guingamp, Saint-Brieuc et Rennes ou vers Morlaix et Brest. Actuellement, vingt trains arrivent à Lannion par jour, dont quatre en heures de pointe le matin.Des études préliminaires menées par Réseau ferré de France (RFF), gestionnaire des infrastructures, avaient estimé le coût total des travaux à 10 M€, réévalué à 14,8 M€. En 2012-2013, deux scénarios finalement étaient arrêtés : faire circuler les trains à 110 km/h pour faire arriver 32 trains par jour à Lannion, dont neuf en heures de pointe, de 6 h à 9 h le matin (pour 16 M€ de travaux) ou se contenter d'un 80 km/h pour 27 trains par jour, dont sept en heures de pointe (13,6 M€ de travaux). Sans oublier une étude pour rendre un croisement des trains possible à la gare de Kerauzern à Ploubezre (la ligne est actuellement à une seule voie entre Ploubezre et Lannion). C'est la seconde option qui a été choisie, avec 5,44 M€ pris en charge par la Région, 4,61 M€ par RFF, 1,55 M€ par l'État, 1,5 M€ par LTA et 500.000 € par le conseil général.
« Pas mieux quece qu'on a aujourd'hui »
Pour Jackez Gicquel, le compte n'y est pas. « Il y avait consensus pour prévoir une vitesse de 140 km/h et deux allers-retours en heure de pointe, pour 10 M€, ce qui n'est évoqué dans aucun scénario proposé. Le lundi matin, entre 6 et 9 h, on est déjà à sept rotations, ce n'est pas mieux que ce qu'on a aujourd'hui. » « Quant aux trois heures (Paris-Lannion avec la LGV, NDLR), on les aura de toute façon, poursuit l'élu vert de Lannion, mais si on les a une seule fois par jour, cela n'a pas d'intérêt. Là, on ne finance que les travaux ordinaires et la voirie ferroviaire. Ce serait bien de reprendre langue avec la Région et avec RFF ». « On vient de réinjecter 3 M€ pour la ligne de l'aéroport, dont on peut s'interroger sur la viabilité, alors qu'avec le train, on assura l'accès au territoire pour des dizaines d'années. La différence entre les deux scénarios est de 2,4 M€. J'ai beaucoup de mal à comprendre cette option-là », renchérit Isabelle Métayer.
« On est dos au mur »
« On se heurte à une question de coût. Monter à 110 km/h induit une procédure d'enquête publique et des études supplémentaires, explique Joël Le Jeune. Ce qui reporterait la période des travaux au-delà du Contrat de plan État-Région (CPER) 2007-2013 (la participation de l'État), et donc remettrait en cause tout le financement de l'opération ». Le président de l'agglo reconnaît que « RFF et la SNCF n'ont pas fait les travaux d'entretien nécessaires depuis la création de cette ligne, mais aujourd'hui, on est le dos au mur si on veut la sauver ».
Un Pôle intermodal dans quelques années ?
Côté accessibilité de la gare lannionnaise, les élus veulent aller plus loin et créer, comme il en existe dans les gares situées sur une ligne à grande vitesse, un Pôle d'échanges multimodaux (PEM). En bon français, une gare qui tienne compte des articulations avec les transports en commun - la ligne de cars nº15 qui dessert la Côte de Granit Rose va devenir communautaire -, un nombre de places de stationnements suffisants... Surtout qu'une étude prospective annonce le doublement de la fréquentation des gares bretonnes d'ici à 2020, grâce au projet Bretagne à grande vitesse (BGV). « Il faut qu'un maximum de Trégorrois prennent le train à Lannion plutôt qu'à Guingamp », résume Joël Le Jeune. Pour ce faire, une étude d'accessibilité modale va être lancée pour un coût de 70.000 € HT, financé à 20 % par la Région. Le conseil général a aussi été sollicité. Un aménagement ou un agrandissement de la gare pourrait être sérieusement envisagé. « À cause des nombreuses contraintes techniques, pourquoi ne pas imaginer une nouvelle gare de Lannion, près de Ploubezre », a évoqué, sans rire, Michel Lissillour. « Pour l'arrivée d'un TGV, il faut 300 m de plat, or ça grimpe presque jusqu'à Kerauzern... », a ajouté, laconique, Denis Mer.