Le Moniteur a écrit:APRR et AREA investiront 500 millions sur leurs réseaux d’ici à 2018© phovoir-liberty.com
Pour la période 2014-2018, les concessionnaires APRR et AREA (groupe Eiffage) se sont engagés à investir un demi-milliard d’euros sur leurs réseaux respectifs.
Cinq grandes opérations seront réalisées, à commencer par la liaison A89-A6 au nord de Lyon.Au Journal Officiel du 26 janvier 2014 (voir ici) sont parus les contrats de plan 2014-2018 signés entre l’Etat et les sociétés APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) et AREA (Autoroutes Rhône-Alpes), toutes deux appartenant au groupe Eiffage. Au programme, 500 millions d’euros d’investissements sur les réseaux des deux concessionnaires. Cinq grands projets sont au programme. D’abord la création de la liaison entre la fin de l'autoroute A89 à La-Tour-de-Salvagny et l'autoroute A6 (longueur 6 km, environ 100 millions) ; également la première phase de la requalification du noeud autoroutier A43-A41-voie rapide urbaine de Chambéry ; auxquelles s’ajoutent trois chantiers d’élargissement : 12 km sur l’autoroute A6 au niveau d’Auxerre (sens nord-sud), 7 km sur l’A71 près de Gannat au nord de Clermont-Ferrand (sens Sud-nord) et 6 km sur l’A41 au nord d’Annecy (dans les deux sens).
De nouvelles formules tarifaires D'autres investissements plus modestes sont prévus pour «accélérer le développement et la modernisation du réseau, tout particulièrement dans les domaines de l’environnement et du service à la clientèle». Dans les faits, il s’agira d’aménager des parkings de covoiturage, de rénover des aires de repos, d’installer des protections phoniques, de rénover des ouvrages d’assainissement, d’implanter des bornes de recharge de véhicules électriques… Sans oublier la sécurisation complémentaire des tunnels de l’autoroute A40.
En contrepartie de ces investissements, les concessionnaires pourront appliquer de nouvelles formules tarifaires pour les années 2014 à 2018. Dans un communiqué, ils précisent qu’il s’agira de 85 % de l’inflation majoré d’un terme fixe de 0,37 % du côté d’APRR et 85 % de l’inflation majoré d’un terme fixe de 0,41 % chez AREA.
En attendant le plan de relance autoroutier Formellement, les contrats de plan 2014-2018 prennent la forme d’un décret (n° 2014-55 du 24 janvier, disponible ici) approuvant les avenants aux conventions passées entre l'Etat et les sociétés concessionnaires pour la concession de la construction, de l'entretien et de l'exploitation d'autoroutes. C’est le quinzième avenant pour APRR et le quatorzième pour AREA. A la lecture de ces textes, difficile de se faire une idée mais Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux transports, assure dans un communiqué qu’il a «souhaité une exigence forte de la part de l'Etat afin de répondre aux recommandations récentes de la Cour des Comptes, concernant la gestion des contrats de concession autoroutière, afin de faire prévaloir désormais des relations équilibrées entre l'État et les sociétés concessionnaires». Ce qui passe notamment, rappelle le ministère, par à un renforcement des capacités de contrôle de l'État. Sont cités en exemple, «la fin de la possibilité de foisonnement dans l'élaboration des tarifs ; la mise en place d‘indicateurs de performance, sanctionnés par des pénalités financières en cas de non-respect des objectifs et le contrôle économique strict de la concession afin d'éviter tout effet d'aubaine pour le concessionnaire en cas de décalage des opérations dans le temps».
Par ce «rééquilibrage» annoncé entre concédant et concessionnaire, Frédéric Cuvillier veut montrer qu’il a mis en application les recommandations de la Cour des Comptes qui avait émis de vives critiques en juillet 2013 (lire notre article). Cet effort de transparence est d'autant mieux venu que l’on attend toujours le feu vert de Bruxelles pour lancer le «plan de relance autoroutier» (lire notre article). Après la suspension de l’écotaxe (et le manque à gagner pour le financement des infrastructures de transport), le «plan de relance autoroutier» pourrait bien être un relais d’activité majeur pour les acteurs des travaux publics.