justine45 a écrit:La densité urbaine et l'explosion du prix de l'immobilier depuis 20 ans laisse de moins en moins de choix aux habitants qui ne peuvent ou ne souhaitent pas vivre en zones rurales (pas toujours protégées des nuisances d'ailleurs) ; les personnes habitant proches de zones de nuisances visuelles ou sonores n'ont peut-être pas eu d'autres alternatives compte tenu de leur budget.
Les habitants du quartier Bellébat (que je connais bien) à Orléans ont acheté des maisons proches de voies fréquentées depuis des lustres par de rares trains de marchandises passant à une vitesse très limitée en raison des passages à niveaux (et de l'état des voies). Accepter 1 train de marchandise par jour à 20km/heure ce n'est pas la même chose que 40 trains par jour à 70-80km/h! Le niveau actuel des finances de RFF / de la SNCF et de l'Etat laissaient plutôt à penser que les lignes de ce type resteraient peu fréquentées, voire seraient fermées.
Enfin, vivre proche d'une voie ferrée ne signifie malheureusement pas être proche d'une gare; comme vivre près d'une voie rapide n'implique pas nécessairement d'y avoir un accès immédiat. Beaucoup de riverains auront de nouveaux inconvénients et aucun avantage par rapport à leur situation actuelle.
Il est donc tout naturel que des collectifs se soient organisés pour empêcher la réouverture de cette ligne, à la rentabilité non prouvée : il serait en effet intéressant de savoir à partir de quelles données l'estimation de 8000 voyageurs par jour a été réalisée car cela représente la fréquentation actuelle (2015) du Paris-Orléans! Faudrait pas pousser mémé sur les voies...
Bémol quand même : mis à part si une voie a été déclassée, on sait très bien qu'elle peut être réutilisée.
Donc choisir une maison collée à des rails en se disant que ça se calmera, cela revient à jouer au loto.
Comme pour les zones inondables, c'est faire en connaissance de cause.
Sinon oui, pour certains c'est assez compliqué de trouver un logement avec les budgets actuels. L'idéal est d'être proche du lieu de travail et d'utiliser les transports en commun. Mais dans la ville (puisque la population reste plutôt urbaine que rurale) toutes les locations premier prix ne sont pas des masures collées à une voie ferrée peu voire pas fréquentée. Et pour un même prix les gens préfèrent-ils être collés à un bitume fréquenté 24 heures sur 24 ? Non : c'est quand même plus plaisant d'entendre un train calme par heure que des voitures presque sans cesse.
La logique veut que ceux qui habitent en bord de voie jouent les difficiles, mais ils ne seront que minoritaires par rapport à tous ceux qui seront heureux de ne plus avoir à prendre voiture, bus ou car. Comme cela se fait pour les tramways depuis 15 à 20 ans.