Le Télégramme a écrit:Serpent de mer.
Le métro Transmanche refait surface
« Le PDG d'Eurotunnel, Jacques Gounon, propose au président de la Région Nord - Pas-de-Calais, Daniel Percheron, de créer un "métro transmanche" », écrivait Philippe Vasseur sur compte Twitter le 20 novembre. Une nouvelle confirmée ce jour par le groupe Eurotunnel. De quoi relancer les débats sur l'utilité d'un métro tranmanche qui permettrait de vivre en France et travailler en Angleterre. Ou vice-versa.
Jacques Gounon a en effet adressé ce mercredi 19 novembre un courrier sur le sujet à Daniel Percheron, président du conseil régional.
Dans ce dernier, le P-dg du groupe Eurotunnel relance le sujet en attirant l’attention du président du conseil régional sur le fait que la SNCF, qui vient de présenter ses toutes nouvelles rames, dispose donc d’anciennes rames : un patrimoine qui pourrait servir dans la mise en place de ce métro Transmanche. La condition étant que la SNCF accepte car pour l’heure, « elle a déclaré qu’elle allait les retirer du service et procéder à leur démantèlement », précise Fabienne Lissak, la directrice de la communication du groupe Eurotunnel.
Des rames...et un projet rentable !
Le métro Transmanche refait donc une énième fois surface et, comme à chaque fois, des interrogations subsistent sur le sujet : « Il faut des rames mais aussi un financement et un projet qui soit rentable. Les questions que se pose aujourd’hui le groupe Eurotunnel sont : est-ce que le conseil régional veut soutenir le projet et combien pourrait-il mettre pour le financer ? Y a-t-il suffisamment de personnes intéressées par ces navettes pour que le projet soit rentable ? », rapporte Fabienne Lissak.
Les retombées potentielles
Rappelons que l’un des objectifs phares du métro Transmanche est de permettre le travail transfrontalier et donc la réduction du chômage sur la Côte d’Opale et en particulier à Calais, où il culminait à 16 % sur le 2e trimestre 2014 (chiffres Directe Nord - Pas-de-Calais).
« Dans le Sud-Est de l’Angleterre, le chômage est à 4,4 % et seulement à un peu plus de 2% dans le district d’Ashford. De plus la croissance est de 3,2 % en Angleterre », déclare Thaddée Segard, président de l’association Opale Link et un des administrateurs du Cercle Côte d’Opale Synergie. Deux entités qui se sont d’ailleurs alliées récemment dans la mise en place d’un « Transmanche commuters », un groupe de jeunes gens qui s’organisent pour trouver du travail là-bas. « Ils mutualisent des recherches sur les impôts, la sécurité sociale, la retraite, etc. Ils se battent ensemble pour trouver un boulot en Angleterre », explique encore Thaddée Segard. Le groupe, qui ne compte pour l’instant qu’une dizaine de personnes, a pour vocation de grossir et un site Internet est en cours.
Des emplois outre-Manche
Malgré de telles initiatives, des questions se posent encore, pour le groupe Eurotunnel comme pour d’autres acteurs, sur la pertinence de cette liaison pour les travailleurs calaisiens : tout le monde est-il prêt à aller travailler dans un autre pays ? Les calaisiens maîtrisent-ils suffisamment l’anglais ? Pour Thaddée Segard, la majeure partie du marché de ce métro Transmanche se situe peut-être ailleurs, au niveau de l’économie résidentielle.
« En Angleterre, les maisons se vendent vite et bien et le foncier est moins cher que chez nous. Il y a des opérations intéressantes à réaliser pour les cadres supérieurs et professions libérales d’origine anglaise, à condition qu’un tel métro leur permette de vivre en France et de rejoindre facilement l’Angleterre. C’est intéressant car le foncier est un investissement pérenne sur un territoire et ces anglais peuvent quelque chose pour le chômage dans le calaisis : selon l’Insee, 5 nouveaux arrivants sur un territoire génère un emploi ».
Faut-il y croire ?
Tout aussi intéressant qu’il soit, le projet de métro Transmanche connaît un cheminement au moins aussi compliqué que celui du Canal Seine Nord Europe. Face à ce constat, y a-t-il donc quelques raisons d’y croire suite à ce courrier relançant le projet ? Pour Thaddée Segard, la réponse est affirmative : « Jacques Gounon a toujours déclaré qu’il était d’accord pour faire un effort sur le coût d’accès au tunnel pour une telle liaison. Par ailleurs, l’Europe presse la France et l’Angleterre d’agir sur le sujet ».
hh35 a écrit:Pour information, du nouveau matériel est en train d'être livré, j'ai vu ce matin un train flambant neuf siglé eurostar, tiré par une locomotive fret, passer en gare d'Armentières. Ces rames seraient elles moins longues que les anciennes ? J'ai cru compter une dizaine de voitures.
fandezoran a écrit:Il est peut-être encore trop tôt pour le dire mais est ce que les gares allemandes (Cologne) ou néerlandaises (Amsterdam) seront équipées à terme pour permettre l'embarquement des passagers vers Londres sans arrêt à Lille-Europe?
Avec le développement des liaisons Eurostar et plus tard d'autres opérateurs (DB?), cela pourrait devenir nécessaire.
La liaison aérienne Londres - Amsterdam est une des plus développées en Europe, il y a un marché potentiel pour le train.
fandezoran a écrit:Il est peut-être encore trop tôt pour le dire mais est ce que les gares allemandes (Cologne) ou néerlandaises (Amsterdam) seront équipées à terme pour permettre l'embarquement des passagers vers Londres sans arrêt à Lille-Europe?
Avec le développement des liaisons Eurostar et plus tard d'autres opérateurs (DB?), cela pourrait devenir nécessaire.
La liaison aérienne Londres - Amsterdam est une des plus développées en Europe, il y a un marché potentiel pour le train.
Arnaud a écrit:L'UK Boarder Agency ne veut plus installer de points de contrôle supplémentaires hors du territoire britannique. Ce sera donc débarquement à Lille Europe dans le sens vers le Royaume-Uni, comme c'est déjà le cas pour le Marseille - Londres, avec perte d'une heure (on peut se consoler en se disant que cette heure perdue est en quelque sorte compensée par le décalage horaire...)
Si Eurostar veut tester de nouvelles liaisons, il serait plus pertinent de lancer des Paris/Bruxelles-Nord de Londres
eomer a écrit:Arnaud a écrit:L'UK Boarder Agency ne veut plus installer de points de contrôle supplémentaires hors du territoire britannique. Ce sera donc débarquement à Lille Europe dans le sens vers le Royaume-Uni, comme c'est déjà le cas pour le Marseille - Londres, avec perte d'une heure (on peut se consoler en se disant que cette heure perdue est en quelque sorte compensée par le décalage horaire...)
Pas besoin de stopper à Lille; les contrôles peuvent s'effectuer à Bruxelles.
Ensuite, si l'UKBA ne veut pas s'installer à Dijon ou Bordeaux, ça ne veut pas dire qu'elle n'aura pas un avis différent pour Cologne ou Amsterdam qui ne jouent pas vraiment dans la même catégorie. Mais bon, il faut se rappeler que la vocation du train à grande vitesse, ce sont les trajets de moins de 3 heures.
Si Eurostar veut tester de nouvelles liaisons, il serait plus pertinent de lancer des Paris/Bruxelles-Nord de Londres
guy21 a écrit:Et pourquoi pas concentrer tous les contôles de police à l'arrivée à St Pancras, ce qui permettrait à l'UKBA de n'avoir à gérer qu'un point d'entrée, qui plus est sur son sol?
eomer a écrit:Pas besoin de stopper à Lille; les contrôles peuvent s'effectuer à Bruxelles.
Ensuite, si l'UKBA ne veut pas s'installer à Dijon ou Bordeaux, ça ne veut pas dire qu'elle n'aura pas un avis différent pour Cologne ou Amsterdam qui ne jouent pas vraiment dans la même catégorie. Mais bon, il faut se rappeler que la vocation du train à grande vitesse, ce sont les trajets de moins de 3 heures.
Si Eurostar veut tester de nouvelles liaisons, il serait plus pertinent de lancer des Paris/Bruxelles-Nord de Londres
Rayan a écrit:Je crois que cette option à été prévu à l'époque de la construction du Tunnel mais rapidement abandonnées (C'est bien dommage)
Arnaud a écrit:Rayan a écrit:Je crois que cette option à été prévu à l'époque de la construction du Tunnel mais rapidement abandonnées (C'est bien dommage)
Oui, il était prévu des "Regional Eurostar" au départ de Paris uniquement, qui n'ont jamais été mis en place :
- 1 AR quotidien Paris - Glasgow par la East Coast Main Line (via Leeds, York, Newcastle et Edinburgh)
- 2 AR quotidiens Paris - Manchester par la West Coast Main Line (un rapide shuntant Birmingham et un caboteur)
Ils ne devaient pas desservir Londres.
eomer a écrit:Pourtant, ce serait une bonne idee de tester un service Paris-Birmingham desservant la gare de Stratford-International...mais bon, entre les souhaits des voyageurs ferrovifiles et la politique tarifaire des compagnies ferroviaires, il y a un monde
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