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La contestation autour du projet LGV en Nouvelle-Aquitaine se poursuit
Dimanche, le Conseil Politique Régional d’Europe Écologie Les Verts Aquitaine s’est prononcé contre le projet de la délibération modificative du conseil régional Nouvelle Aquitaine de mobiliser 5,6 millions d’euros pour la poursuite du projet LGV-GPSO.
Dans un communiqué de presse du dimanche 23 octobre, le Conseil Politique Régional d’Europe Écologie Les Verts Aquitaine a annoncé son opposition au projet de la délibération modificative du conseil régional de trouver les fonds nécessaires à la poursuite du projet de Ligne Grande Vitesse - Grand Projet Ferroviaire du Sud-Ouest (LGV-GPSO).
Retour sur quelques points essentiels pour mieux comprendre le débat qui se poursuit depuis plusieurs années.
En 2002 débutent les premières études d’opportunités relatives au projet de Ligne Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse. Dix ans plus tard, le tracé définitif des lignes au sud de Bordeaux qui doit assurer la continuité du tronçon Tours-Bordeaux est dévoilé. Au même moment apparaissent les premières alertes et questionnements sur leur financement.
Un des premiers à interroger la pertinence du projet est le député PS, Philippe Duron. Ce dernier rédige un rapport sur les 70 projets jugés trop coûteux pour l’Etat. Dans ses conclusions, le député intègre le projet LGV. Par ailleurs, il évalue le coût du projet à 5,9 milliards € pour Bordeaux-Toulouse et 3,2 milliards € pour Bordeaux-Dax. Cette annonce remarquée ne manque pas de faire réagir les grands élus locaux de la région, favorables à la LGV. Un mois plus tard, le Premier ministre d’alors, Jean-Marc Ayrault, annonce que la LGV Bordeaux-Toulouse sera la dernière en chantier dans toute la France.
Les travaux du parcours Tours-Bordeaux débutent l’été suivant. En octobre 2014, la Cour des Comptes remet un rapport défavorable au financement annoncé par l’Etat. Les élus locaux ne sont pas en reste puisque Gille Savary, député de la Gironde et Jean-Luc Gleyze se prononcent contre la LGV. Ces derniers préfèrent orienter les investissements en faveur de la desserte de proximité qui répond davantage aux besoins quotidiens des populations locales. Enfin, les sylviculteurs et les viticulteurs de Sauternes et de Barsac s’élèvent aussi contre le projet.
L’année 2015 voit les évaluations défavorables au projet se poursuivre. En effet, le 30 mars, la commission d’enquête chargée de travailler sur le projet Bordeaux-Tours et Bordeaux-Dax rend un avis défavorable. Cette position est vivement saluée par les opposants qui y voient la fin d’une époque où l’Etat s’engageait dans de vastes projets à la rentabilité incertaine.
Toutefois, cette vague d’oppositions n’empêche pas le gouvernement d’annoncer le 26 septembre qu’il s’apprête à reconnaître l’utilité publique pour les lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Par conséquent, le gouvernement passe outre la position de la commission – qui n’émettait qu’un seul avis consultatif- et juge le projet d’intérêt général.
En réponse, plusieurs opposants ont décidé de saisir la justice administrative. Parmi ceux-ci, la SEPANSO a déposé un recours en contentieux devant le Conseil d’Etat. La plus haute juridiction administrative française doit rendre sa décision à la fin de l’année 2017.
D'ici là, les passes d'armes entre pro et anti se poursuivent. C'est pourquoi le Conseil Politique Régional d'EELV a demandé aux élus du groupe écologiste de voter contre le chapitre transport et contre la décision modificative.
Et voila une position qui va fragiliser un peu plus le financement de la ligne et donc donner fragiliser le projet déjà non rentable et donner des arguments supplémentaires à ceux qui sont contre.
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Pyrénées-Atlantiques : "Front commun" contre le financement de la LGV
Le département des Pyrénées-Atlantiques et les agglomérations de Pau et Bayonne vont faire "front commun" pour refuser de verser le solde de leur part de financement de la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux.
Le président du département, le MoDem Jean-Jacques Lasserre, le président Modem de l'agglomération de Pau, François Bayrou, et le président de l'agglomération de Bayonne, Claude Olive (Les Républicains), ont expliqué refuser de payer un investissement "dont leurs collectivités ne bénéficieront pas", confirmant une information du quotidien Sud-Ouest.
Les trois présidents dénoncent "le défaut d'égalité de traitement de paiement entre les collectivités" et pourraient contester, notamment par voie judiciaire, les engagements pris voici cinq ans, souvent par d'autres majorités que les leurs.
Au total, ces engagements portent sur plus de 120 millions d'euros pour ces trois collectivités.
Mise en service prévue en juillet 2017
D'un coût total de 7,8 milliards d'euros, la LGV Tours-Bordeaux, dont la mise en service est prévue en juillet 2017, doit mettre Paris à 2h05 de Bordeaux, contre plus de 3h actuellement.
Elle a déjà fait l'objet de vives passes d'armes entre les collectivités locales, SNCF Réseau (ex-RFF) et le concessionnaire Lisea, notamment en raison de son montage financier, basé sur un partenariat public-privé.
Nous sommes en train de payer une ligne qu'on ne verra jamais. Comment l'expliquer aux contribuables
Si des TGV arrivent bien dans différentes gares des Pyrénées-Atlantiques, ils continueront à circuler sur des lignes classiques au sud de Bordeaux même après la mise en service de la LGV.
Le trajet Paris-Bayonne dure aujourd'hui plus de 5h et Paris-Pau au minimum 5h30. Le projet de ligne LGV Bordeaux-Dax (Landes) raccourcirait davantage le trajet depuis Paris, mais il vient tout juste d'être décrété "d'utilité publique" et n'entrera pas en service avant 2027.
Les trois présidents envisagent une contestation en justice
Les trois présidents estiment donc "qu'il serait scandaleux de devoir payer pour une ligne qu'on ne verra qu'aux calendes grecques dans notre département." "Nous sommes en train de payer une ligne qu'on ne verra jamais. Comment l'expliquer aux contribuables ?", s'indigne ainsi Claude Olive.
Engagée à hauteur de 25 millions d'euros (dont 9,2 déjà payés), l'agglomération de Bayonne dont l'ancien président était Jean Grenet (Parti radical valoisien) avait été la première à suspendre sa participation en 2012 arguant "qu'il n'avait pas la garantie que son territoire soit irrigué".
Le département des Pyrénées-Atlantiques, lui, est engagé pour 80 millions d'euros et en a déjà versé environ 35. Son président, Jean-Jacques Lasserre, insiste sur "l'inégalité de traitement dans le paiement" de la facture par les collectivités.
Pour François Bayrou, dont l'agglomération de Pau est engagée à hauteur de 21 millions et qui a déjà versé 11 millions, "il n'y a pas de logique ni de justice à payer le solde."