Suite (mais sans doute pas la fin) des péripéties sur l'abaissement de la vitesse à 90 km/h sur l'A115. En cause, le silence radio de la DIRIF quant aux résultats de l'expérimentation.
La limitation n'est évidemment pas respectée sur le terrain, et n'est juste pas tenable sur l'ultime section entre Taverny et la RN184.
A115 : la réduction de vitesse à 90 km/h a-t-elle eu un impact sur le bruit ?
Les riverains du Plessis-Bouchard réunis en collectif, n'en peuvent plus d'attendre les résultats de l'étude de bruit menée par la Dirif en juin puis septembre 2016.
Publié le 17 Oct 17 à 15:31
Mur anti-bruit ou revêtement spécial pour diminuer le bruit de roulement des véhicules : les riverains attendent des solutions de la Direction des routes d’Île-de-France, qui se refuse à communiquer le résultat des études de bruit faites en 2016. (© La Gazette du Val-d’Oise.)
Le collectif Le PlesSilence ne comprend pas pourquoi la direction des routes d’Île-de-France (Dirif) ne communique pas les résultats de l’étude de bruit faite en 2016.
« Notre collectif se réserve le droit d’appeler à manifester sur la voie publique dans le cas où nous n’obtiendrions pas satisfaction rapidement. La plaisanterie a assez duré ».
« Notre collectif se réserve le droit d’appeler à manifester sur la voie publique dans le cas où nous n’obtiendrions pas satisfaction rapidement. La plaisanterie a assez duré ».
Constitué de riverains du Plessis-Bouchard et de Saint-Leu-la-Forêt, résidant aux abords de l’autoroute A115, le collectif de riverains Le PlesSilence, créé en décembre 2014, milite pour la construction d’un mur anti-bruit. L’augmentation du trafic, avec la liaison A115/Rn184 à Méry-sur-Oise, ayant entraîné « énormément de désagréments ».
« Cela concerne plusieurs milliers d’habitants, c’est toute la partie est de la ville qui est concernée », reconnaît Gérard Lambert-Motte, maire (Lr) et conseiller départemental, qui parle de « point noir en Île-de-France ».
« Sans doute le résultat n’est pas probant »
« Des murs anti-bruit ont été construits en amont et en aval de notre commune sur des longueurs dépassant parfois le kilomètre. Pourquoi y aurait-il moins de bruit devant nos maisons ? », s’interroge le collectif.
Face à la mobilisation des riverains, relayée par des élus, des mesures ont été effectuées le long de l’A115, en juin et septembre 2016, pour constater l’évolution du bruit depuis cinq ans (date des précédents relevés) et surtout, établir si la réduction de la vitesse, de 110 à 90 km/h au 1er juillet 2016, avait amélioré la situation.
Depuis plus d’un an, les riverains attendent qu’on leur communique ces résultats, qui pourraient être un argument pour plaider en faveur d’un mur.
« Ces études relèvent-elles des niveaux sonores trop élevés et qui devraient conduire les pouvoirs publics à donner raison aux riverains et à créer rapidement des écrans protecteurs ? », s’interroge le collectif.
« C’est quand même bizarre de ne pas communiquer les résultats d’une étude faite en 2016. L’abaissement de la vitesse n’a sans doute rien changé. Moi qui utilise quotidiennement cette autoroute, je vois bien en restant sur la file de droite à 90 km/h que la plupart des véhicules vous doublent. En plus, les contrôles sont inexistants ».
Le maire du Plessis-Bouchard pense la même chose. « Si la Dirif ne communique pas les résultats, c’est sans doute que le résultat n’est pas probant… C’est quand même bizarre de ne pas communiquer les résultats d’une étude faite en 2016.
L’abaissement de la vitesse n’a sans doute rien changé. Moi qui utilise quotidiennement cette autoroute, je vois bien en restant sur la file de droite à 90 km/h que la plupart des véhicules vous doublent. En plus, les contrôles sont inexistants ».
L’élu a écrit au préfet pour que ce dernier obtienne les résultats de la direction des routes d’Île-de-France.
« Si même le préfet n’y arrive pas, entre services de l’État, alors là, qu’est ce qu’on peut faire ? » s’interroge Gérard Lambert-Motte, pour qui la Dirif reste très difficilement joignable. « Elle n’est pas dans le Val-d’Oise mais à Créteil. Et en plus le turn-over est important, on n’a jamais le même interlocuteur ! ».
Sollicitée, la Dirif n’a d’ailleurs pas répondu à notre demande et reste effectivement difficilement joignable.
Un résultat « probant » pousserait-il l’État à construire un mur ? Rien n’est moins sûr selon Gérard Lambert-Motte.
« Des points noirs en Île-de-France, il y en a plein. Un mur serait l’idéal mais quand on voit l’état d’abandon de cette autoroute, le défaut d’entretien des réseaux d’assainissement, etc., on voit bien que les caisses de l’État sont vides ».
« Des points noirs en Île-de-France, il y en a plein. Un mur serait l’idéal mais quand on voit l’état d’abandon de cette autoroute, le défaut d’entretien des réseaux d’assainissement, etc., on voit bien que les caisses de l’État sont vides ».
Nouveau revêtement révolutionnaire testé sur l’A4 et l’A6
La solution viendrait peut-être de cette nouvelle génération de revêtement routier, qui réduit le bruit de roulement des véhicules.
Testé ces derniers jours sur les autoroutes A4 et A6, il donnerait largement satisfaction. La Dirif réfléchirait à équiper de la sorte d’autres portions de routes.
« Vu le gain phonique, on envisagera peut-être la pose d’enrobé à la place de celle, plus coûteuse, de murs anti-bruit », a expliqué récemment au quotidien Le Parisien, Éric Tanays, directeur des routes d’Île-de-France.
Daniel Chollet
La Gazette du Val d'Oise
Source :
https://actu.fr/societe/a115-reduction-vitesse-90-kmh-t-eu-impact-sur-bruit_13036081.html