Macron 1 / Hulot - Borne - Pompili - Djebbari

Discussion sur les politiques des transports, l'intermodalité, ...

Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar Auriom » Jeu 01 Fév 2018 10:39

Et tant qu'à faire, je mets l'interview :

Le Parisien a écrit:Le rapport sur les routes, voies ferrées et fluviales que l'Etat devrait financer en priorité est présenté ce jeudi par l'ex-député Philippe Duron. En exclusivité, il nous en dévoile les grandes lignes.

Quelle ligne ferroviaire construire en priorité ou, à l'inverse, quelle autoroute vaut-il mieux abandonner ? Quatre mois après son installation par la ministre des Transports, Elisabeth Borne, le Conseil d'orientation des infrastructures rend ses conclusions ce jeudi. Un document de 180 pages, très attendu, qui doit servir de base à la future loi de programmation des infrastructures, présentée au printemps. Pour son président, Philippe Duron, ancien député socialiste, c'est l'heure des choix « réalistes, en adéquation avec les besoins des Français au quotidien ».

Comment avez-vous déterminé les projets prioritaires ?
Philippe Duron. La France ne peut pas tout construire en même temps. Nous avons choisi les projets les plus utiles à la population et à la qualité des réseaux dans le temps. On peut faire un très beau projet à un endroit qui va satisfaire 5 % des gens mais qui empêchera d'améliorer la situation des 95 % autres.

Quels projets prioritaires avez-vous retenus ?
La rénovation des noeuds ferroviaires, c'est LA priorité pour éviter ce qui s'est passé cet été à la gare Montparnasse. Même chose dans les gares de Marseille, Lyon ou encore Toulouse et dans la plupart des grandes gares. Ce n'est pas prestigieux, mais c'est vital, car l'ensemble du réseau en profiterait. Pour les grands projets ferroviaires interurbains, il est impossible de sortir un projet à 13 milliards d'euros en cinq ans. Alors, nous avons proposé des étapes.

Comment ça ?

Les nouvelles lignes ferroviaires Paris-Normandie, Provence-Côte d'Azur ou la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse sont prioritaires, mais on va commencer par traiter les gares. Pour les voies fluviales, nous avons identifié la mise au gabarit des liaisons Bray-Nogent sur la Seine ou encore celle de Compiègne-Creil sur l'Oise. Sur le réseau routier, l'autoroute A 31 en Lorraine, le contournement de Rouen ou le désenclavement des villes moyennes sont prioritaires.
-

Quels sont les projets reportés ?
On ne dit pas qu'ils sont enterrés, on dit qu'ils sont décalés dans le temps. La LGV entre Bordeaux et Dax, par exemple, est moins prioritaire. Idem pour les deux tronçons supplémentaires de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône ou la ligne nouvelle entre Béziers et Perpignan. Quant au projet d'autoroute A 45, entre Saint-Etienne et Lyon, nous en avons beaucoup discuté. On suggère un grand débat public multimodal afin d'améliorer le projet pour le territoire.

Que proposez-vous pour financer ces projets ?
Nous avons établi trois scénarios crédibles sur vingt ans. Le premier dispose d'un budget de 50 milliards d'euros, le deuxième de 60 milliards d'euros et le troisième de 80 milliards d'euros. Le premier, c'est celui des dépenses maîtrisées, on entretient le réseau existant, mais on ne stoppe pas complètement sa dégradation et on crée très peu de nouvelles infrastructures. Dans le second, les transports du quotidien et la qualité du réseau retrouvent un niveau satisfaisant et on construit de nouvelles infrastructures, les priorités fixées par le président de la République sont respectées. Enfin, troisième scénario, c'est l'ambition maximale, on accélère la réalisation des projets, mais il est très exigeant financièrement.

Lequel a votre préférence ?

Le deuxième, c'est le bon équilibre. Le troisième serait idéal, mais à un moment où la France doit réduire son déficit, ne pas augmenter son endettement et ne pas accentuer la pression fiscale, il me paraît difficile.

Ce scénario nécessite malgré tout plus d'argent...
Oui, 600 millions d'euros par an en plus. Pour cela, on propose un redéploiement de la TICPE (NDLR : taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques). Les professionnels de la route comme les chauffeurs de taxi ou de poids lourd bénéficient d'une niche fiscale de 1 milliard d'euros par an. Avec le rapprochement de la fiscalité du diesel de celle de l'essence, cette niche va atteindre plus de 3 milliards d'euros. Il ne s'agit pas de la remettre en question, mais il ne serait pas illégitime qu'une part finance les infrastructures qu'ils détériorent. On lance le débat.

Y-a-t-il d'autres pistes ?
Nous proposons d'instaurer une redevance temporelle (vignette) pour les poids lourds et les véhicules utilitaires de livraison. Les véhicules étrangers contribueraient à l'effort ; elle rapporterait chaque année 320 millions d'euros pour les seuls poids lourds.

Vous évoquez aussi le partenariat public privé...
Oui, mais à utiliser avec parcimonie car parfois l’Etat en a abusé. On propose notamment de donner la possibilité aux collectivités de mettre des péages sur les routes départementales ou régionales. On propose également de créer une Agence routière qui s’occuperait du réseau non concédé. A terme, si l’Etat ne veut pas reconduire les contrats de concession d’autoroutes, très critiqués par les Français, cette agence pourrait en prendre la gestion.

Et la taxation des livraisons ?

Le ministère des Finances n’y est pas très favorable car elle est difficile à mettre en place. Mais nous estimons qu’elle aurait au moins la vertu de limiter le trafic en incitant les entreprises à optimiser leurs livraisons.
300 millions d'euros pour le vélo

Une fois n'est pas coutume, un rapport sur les projets de financement d'infrastructures s'intéresse au vélo. Ainsi, il préconise de consacrer 300 millions d'euros sur 1 milliard d'euros qui sera mobilisé dans le cadre d'un appel à projets. « Pour la première fois, il y a un changement de paradigme, s'enthousiasme Karima Delli, l'eurodéputée écologiste présidente de la commission des Transports au Parlement européen. La route n'est plus privilégiée, la part belle est faite aux transports qui ne polluent pas. C'est un tournant. » Le rapport préconise ainsi d'améliorer la circulation des vélos en multipliant les chantiers pour gommer tous les obstacles — boulevard périphérique, voie ferrée — qui empoisonnent la vie des cyclistes et freine son développement. Le rapport suggère aussi de multiplier les propositions innovantes, notamment la voiture autonome. Ainsi, le document suggère d'utiliser d'anciennes voies ferrées qui desservent les centres-villes pour y faire circuler des véhicules autonomes.
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar Auriom » Jeu 01 Fév 2018 11:47

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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar tml » Jeu 01 Fév 2018 12:55

Pour ceux qui ne veulent pas se noyer dans les 182 pages, je met ici, en résumé, la synthèse du rapport :

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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar tanaka59 » Jeu 01 Fév 2018 13:09

Au vu du peu de projets restant , lors du prochain rapport il n'y aura plus rien sur la carte ? :shock:
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar G.E. » Jeu 01 Fév 2018 13:12

Le SNIT taillait beaucoup, la Commission Mobilités 21 encore pas mal et là, il ne reste plus rien.

Les transports du quotidien viennent d'en prendre un coup ! :evil:
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar tml » Jeu 01 Fév 2018 13:25

A noter qu'ils ont sorti de leur champ d'étude :
- les projets qu'ils jugent "d'intérêt local" : contournement Sud-Est de Lille, autoroute Machilly-Thonon, réouverture de petites lignes ferroviaires...
- les projets qu'ils jugent "mal définis" : grands contournements autoroutier de Lyon (COL) et de Bordeaux.
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar guy21 » Jeu 01 Fév 2018 14:10

Je note qu'il n'y a toujours rien de prioritaire pour faire sauter le verrou A4/A86, comme si le voie auxiliaire (souvent fermée) était considérée comme ayant résolu le problème. :(
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar tanaka59 » Jeu 01 Fév 2018 15:01

Ce gouvernement vient de prouver une fois plus que pour régler la situation c'est laisser pourrir la situation .

Pendant ce temps à Bruxelles on demandera à Paris de sortir le chéquier pour payer l'inaction des gouvernements précédant concernant la pollution lié aux transports avec des amendes :( , triste monde.
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar eomer » Jeu 01 Fév 2018 18:33

Sans entrer dans les détails projet par projet, je remarque qu’on envisage une taxe sur les livraisons à domicile.
Ce serait quand même plus malin d’encourager le groupage des livraisons mais lorsqu’il s’agit de taxer, ce pays est incorrigible
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar road66 » Jeu 01 Fév 2018 18:38

"Y-a-t-il d'autres pistes ?
Nous proposons d'instaurer une redevance temporelle (vignette) pour les poids lourds et les véhicules utilitaires de livraison. Les véhicules étrangers contribueraient à l'effort ; elle rapporterait chaque année 320 millions d'euros pour les seuls poids lourds."

Philippe DURON et sa bande sont vraiment des ânes !!

même si les utilitaires en sont exclus actuellement la taxe à l'essieu ou tsvr elle sert à quoi ???

http://www.douane.gouv.fr/articles/a109 ... a-l-essieu

Halte à la multiplication des taxes et autres usines à gaz !
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar G.E. » Ven 02 Fév 2018 07:38

Le rapport publié hier s'inscrit hélas dans une vision hélas assez connue de la politique des transports. Il y a certes des points sympa comme pour le vélo mais dans le fond, on reprend les vieilles recettes : idéologie anti-voitures, coupes budgétaires, taxes... La couleur du Ministre de l’Écologie préparait au pire et on l'a bien eu. Quant à la Ministre des transports, elle a fait le tour de France de l'abandon des projets, laissant des territoires à leurs problèmes. A noter que cette commission qui comprend les mêmes membres qu'il y a 5, 10 ou 15 ans est bien aux ordres d'un gouvernement à l'autre, quitte à avaler toutes les couleuvres successives.

La politique de "transports du quotidien" affichée vise en réalité à masquer de nouvelles coupes budgétaires. Que l'on abandonne des projets délirants comme une grande partie du Lyon-Turin ou certaines LGV héritées du Grenelle, soit. Ce n'était pas réaliste dès le départ mais les problèmes cruciaux de desserte de Fos, du sillon lorrain, de Saint-Étienne, de contournement de Lille, du quart-Nord-Ouest parisien, etc. n'héritent pas de réponse correcte aux attentes. Tout est cédé à l'inaction et donc aux opposants de tous ordres.

Si on résume à grands traits ce que dit réellement le rapport :
- Les grands projets routiers sur fonds publics ont été liquidés (A56, LEO...), sauf la RCEA non concédée.
- Tout ce qui prêtait à controverse d'une manière ou d'une autre et qui respirait encore a été liquidé : A45, contournement de Lyon, contournement de Lille, etc.
- Il subsiste de rares projets d'autoroutes concédées avec une volonté d'action molle : Toulouse-Castres, A154+Rouen, A54-Arles, A31-Bis, A63-Sud de Bordeaux, RCEA-Allier.
- L'essentiel de la politique routière est désormais concentrée dans les CPER dont les moyens ont été fort rabotés et qui reposent largement sur les régions. A moyens constants, ces CPER vont en outre devoir récupérer les restes de projets liquidés comme la LEO, la RN19 (ex-A319), la RN569 (ex-A56).
- Les grands projets de LGV sont retardés ou abandonnés (l'expérience montre que tout ce qui est à horizon indéterminé devrait être liquidé à son tour dans le prochain rapport en 2023). Les phasages comme Montpellier-Béziers étaient déjà dans l'air mais dans le discours, on sent que la LGV va s'arrêter longtemps à Montpellier pour ne prendre que cet exemple.
- Les grands projets sur lignes classiques (électrification) sont aussi abandonnés, les rénovations de voies passant définitivement dans les CPER. De nouvelles lignes vont donc fermer.
- Il reste malgré tout quelques projets de désaturation des nœuds ferroviaires, mais sans financement garanti ou à horizon trop lointain (20 ans !) alors que les besoins sont immédiats. Le monde va vite et en France, les projets urgents s'engluent.

Budgétairement parlant, personne ne peut être contre un assainissement des comptes publics et notamment du système ferroviaire tellement mal géré. Cependant, l'effort porte ici trop sur l'investissement alors que le pays en a besoin. Le système de transport se dégrade lentement et sûrement... Pendant ce temps, le budget 2018 (en général) laisse toujours une énorme part aux dépenses de fonctionnement qui n'ont pas le même effet de levier.

Ce matin, les réactions sont molles ou convenues. Le nouveau bond en arrière vécu hier est passé comme une lettre à la poste, une fois de plus. Le gouvernement est chanceux et/ou habile alors qu'il a fini d'achever ce qu'il restait de politique des transports dans ce pays en supprimant une flopée de projets (NDDL, A45), en contraignant fortement le système (réduction générale des vitesses, taxations diverses), sans apporter de réelles solutions (accélération des procédures, financement pérenne). Chapeau ! :twisted:
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar basco - landais » Ven 02 Fév 2018 09:20

En résumé, par Sud Ouest, tout ce qui concerne :
- Rocade Bordeaux
- A63 entre rocade et A 660
- Grand contournement
- GPSO Bordeaux Toulouse & Dax

http://www.sudouest.fr/2018/02/01/rocad ... or=EPR-260
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar Auriom » Ven 02 Fév 2018 10:43

A noter que la version qui était disponible hier sur Internet n'était manifestement pas la version finale (il restait notamment quelques chiffres et notes de bas de page à compléter).

Le ministère Hulot/Borne a maintenant mis en ligne la version officielle. (On passe de 182 à 215 pages, au passage.)
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar road66 » Ven 02 Fév 2018 14:02

G.E. a écrit:Le rapport publié hier s'inscrit hélas dans une vision hélas assez connue de la politique des transports. Il y a certes des points sympa comme pour le vélo mais dans le fond, on reprend les vieilles recettes : idéologie anti-voitures, coupes budgétaires, taxes... La couleur du Ministre de l’Écologie préparait au pire et on l'a bien eu. Quant à la Ministre des transports, elle a fait le tour de France de l'abandon des projets, laissant des territoires à leurs problèmes. A noter que cette commission qui comprend les mêmes membres qu'il y a 5, 10 ou 15 ans est bien aux ordres d'un gouvernement à l'autre, quitte à avaler toutes les couleuvres successives.

La politique de "transports du quotidien" affichée vise en réalité à masquer de nouvelles coupes budgétaires. Que l'on abandonne des projets délirants comme une grande partie du Lyon-Turin ou certaines LGV héritées du Grenelle, soit. Ce n'était pas réaliste dès le départ mais les problèmes cruciaux de desserte de Fos, du sillon lorrain, de Saint-Étienne, de contournement de Lille, du quart-Nord-Ouest parisien, etc. n'héritent pas de réponse correcte aux attentes. Tout est cédé à l'inaction et donc aux opposants de tous ordres.

Si on résume à grands traits ce que dit réellement le rapport :
- Les grands projets routiers sur fonds publics ont été liquidés (A56, LEO...), sauf la RCEA non concédée.
- Tout ce qui prêtait à controverse d'une manière ou d'une autre et qui respirait encore a été liquidé : A45, contournement de Lyon, contournement de Lille, etc.
- Il subsiste de rares projets d'autoroutes concédées avec une volonté d'action molle : Toulouse-Castres, A154+Rouen, A54-Arles, A31-Bis, A63-Sud de Bordeaux, RCEA-Allier.
- L'essentiel de la politique routière est désormais concentrée dans les CPER dont les moyens ont été fort rabotés et qui reposent largement sur les régions. A moyens constants, ces CPER vont en outre devoir récupérer les restes de projets liquidés comme la LEO, la RN19 (ex-A319), la RN569 (ex-A56).
- Les grands projets de LGV sont retardés ou abandonnés (l'expérience montre que tout ce qui est à horizon indéterminé devrait être liquidé à son tour dans le prochain rapport en 2023). Les phasages comme Montpellier-Béziers étaient déjà dans l'air mais dans le discours, on sent que la LGV va s'arrêter longtemps à Montpellier pour ne prendre que cet exemple.
- Les grands projets sur lignes classiques (électrification) sont aussi abandonnés, les rénovations de voies passant définitivement dans les CPER. De nouvelles lignes vont donc fermer.
- Il reste malgré tout quelques projets de désaturation des nœuds ferroviaires, mais sans financement garanti ou à horizon trop lointain (20 ans !) alors que les besoins sont immédiats. Le monde va vite et en France, les projets urgents s'engluent.

Budgétairement parlant, personne ne peut être contre un assainissement des comptes publics et notamment du système ferroviaire tellement mal géré. Cependant, l'effort porte ici trop sur l'investissement alors que le pays en a besoin. Le système de transport se dégrade lentement et sûrement... Pendant ce temps, le budget 2018 (en général) laisse toujours une énorme part aux dépenses de fonctionnement qui n'ont pas le même effet de levier.

Ce matin, les réactions sont molles ou convenues. Le nouveau bond en arrière vécu hier est passé comme une lettre à la poste, une fois de plus. Le gouvernement est chanceux et/ou habile alors qu'il a fini d'achever ce qu'il restait de politique des transports dans ce pays en supprimant une flopée de projets (NDDL, A45), en contraignant fortement le système (réduction générale des vitesses, taxations diverses), sans apporter de réelles solutions (accélération des procédures, financement pérenne). Chapeau ! :twisted:


Excellente analyse !!
Mais cette vision au rabais risque de couter tres cher en terme politique à notre ami MACRON dans quelques années .
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar Alexandre » Ven 02 Fév 2018 14:04

G.E. a écrit:Le rapport publié hier s'inscrit hélas dans une vision hélas assez connue de la politique des transports. Il y a certes des points sympa comme pour le vélo mais dans le fond, on reprend les vieilles recettes : idéologie anti-voitures, coupes budgétaires, taxes... La couleur du Ministre de l’Écologie préparait au pire et on l'a bien eu. Quant à la Ministre des transports, elle a fait le tour de France de l'abandon des projets, laissant des territoires à leurs problèmes. A noter que cette commission qui comprend les mêmes membres qu'il y a 5, 10 ou 15 ans est bien aux ordres d'un gouvernement à l'autre, quitte à avaler toutes les couleuvres successives.

La politique de "transports du quotidien" affichée vise en réalité à masquer de nouvelles coupes budgétaires. Que l'on abandonne des projets délirants comme une grande partie du Lyon-Turin ou certaines LGV héritées du Grenelle, soit. Ce n'était pas réaliste dès le départ mais les problèmes cruciaux de desserte de Fos, du sillon lorrain, de Saint-Étienne, de contournement de Lille, du quart-Nord-Ouest parisien, etc. n'héritent pas de réponse correcte aux attentes. Tout est cédé à l'inaction et donc aux opposants de tous ordres.

Si on résume à grands traits ce que dit réellement le rapport :
- Les grands projets routiers sur fonds publics ont été liquidés (A56, LEO...), sauf la RCEA non concédée.
- Tout ce qui prêtait à controverse d'une manière ou d'une autre et qui respirait encore a été liquidé : A45, contournement de Lyon, contournement de Lille, etc.
- Il subsiste de rares projets d'autoroutes concédées avec une volonté d'action molle : Toulouse-Castres, A154+Rouen, A54-Arles, A31-Bis, A63-Sud de Bordeaux, RCEA-Allier.
- L'essentiel de la politique routière est désormais concentrée dans les CPER dont les moyens ont été fort rabotés et qui reposent largement sur les régions. A moyens constants, ces CPER vont en outre devoir récupérer les restes de projets liquidés comme la LEO, la RN19 (ex-A319), la RN569 (ex-A56).
- Les grands projets de LGV sont retardés ou abandonnés (l'expérience montre que tout ce qui est à horizon indéterminé devrait être liquidé à son tour dans le prochain rapport en 2023). Les phasages comme Montpellier-Béziers étaient déjà dans l'air mais dans le discours, on sent que la LGV va s'arrêter longtemps à Montpellier pour ne prendre que cet exemple.
- Les grands projets sur lignes classiques (électrification) sont aussi abandonnés, les rénovations de voies passant définitivement dans les CPER. De nouvelles lignes vont donc fermer.
- Il reste malgré tout quelques projets de désaturation des nœuds ferroviaires, mais sans financement garanti ou à horizon trop lointain (20 ans !) alors que les besoins sont immédiats. Le monde va vite et en France, les projets urgents s'engluent.

Budgétairement parlant, personne ne peut être contre un assainissement des comptes publics et notamment du système ferroviaire tellement mal géré. Cependant, l'effort porte ici trop sur l'investissement alors que le pays en a besoin. Le système de transport se dégrade lentement et sûrement... Pendant ce temps, le budget 2018 (en général) laisse toujours une énorme part aux dépenses de fonctionnement qui n'ont pas le même effet de levier.

Ce matin, les réactions sont molles ou convenues. Le nouveau bond en arrière vécu hier est passé comme une lettre à la poste, une fois de plus. Le gouvernement est chanceux et/ou habile alors qu'il a fini d'achever ce qu'il restait de politique des transports dans ce pays en supprimant une flopée de projets (NDDL, A45), en contraignant fortement le système (réduction générale des vitesses, taxations diverses), sans apporter de réelles solutions (accélération des procédures, financement pérenne). Chapeau ! :twisted:


Ce rapport traduit surtout que le système actuel mène à une impasse, et sur plusieurs volets :

:arrow: organisation inadaptée pour la gestion du RRN-NC : les DIR en tant que tel sont le derniers vestiges d'une DDE gestionnaire d'infra ayant le statut d'une pure administration. Toutes les autres infrastructures sont gérées par des Etablissements Publics (VNF, Ports fluviaux et maritimes, SNCF Réseau, RATP) ou entreprises privés (sociétés d'autoroutes, société aéroportuaires...). Il est donc urgent qu'une agence des routes voit le jour, qu'elle soit surtout autonome financièrement et en termes de gestion. C'est ce qui semble se dessiner...
:arrow: le principe actuel de financement de l'entretien et de l'investissement : il faut que les financements soient directement affectés et émanants de taxes affectées ou de recettes d'exploitation. Le financement par l'impôt, qu'il soit local ou national, est une impasse. Il faut donc en finir avec les CPER, qui mobilisent parfois jusqu'à 10 cofinanceurs pour une opération à 20 millions d'€. Il suffit que l'un d'eux se retire pour que l'opération ait de grande chance de tomber à l'eau. Concernant l'entretien, notamment du RRN-NC, le financement par l'impôt n'est également plus soutenable. Il faut donc que tout ceci soit ancré dans des contrats de performance, couvrant à la fois les opérations d'investissement (à l'échelle régionale), ainsi que des objectifs en terme d'entretien (à l'échelle nationale).
:arrow: les choix politiques passés pèsent aujourd'hui sur les décisions prises. A l'époque, il manquait réellement du courage concernant certains arbitrage sur le lancement de telle ou telle opération, ou bien sur une mise en concession de tronçon. Résultat, certains projets sont mort-nés, je pense notamment à l'A56. De même, certains projets étaient particulièrement fantaisistes, comme par exemple la LGV Paris/Amiens/Calais...

Donc, in fine, ce travail est louable et a le mérite de hiérarchiser de manière précise les projets, même si il ne fera pas que des heureux. Maintenant, ce n'est qu'un rapport de plus. Le gouvernement fera des propositions, le parlement votera.
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar greg59 » Ven 02 Fév 2018 20:55

Au moins les LNPACA, LNPN et une partie de la LGV Bordeaux Toulouse sont sauvées, ces lignes se feront, après effectivement, ça va gueuler sec dans pas mal de territoire, notamment Occitanie (Montpellier - Perpignan et Bordeaux - Toulouse / Dax), mais je pense que pour les 10 ans qu'ils viennent, les projets seront en stad by, pour pouvoir réduire la dette avant, je l'espère de remettre de l'argent public dans les investissements d'infrastructure de transport
Chose étonnante, le FMi, il y a quelques temps demandait aux pays de mettre de l'investissement public pour relancer la machine économique, Macron ne suit pas tellement cette idée.... (Pour faire plaisir à l'UE, avec les 3% de déficit ?)
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar road66 » Sam 03 Fév 2018 09:31

greg59 a écrit:Au moins les LNPACA, LNPN et une partie de la LGV Bordeaux Toulouse sont sauvées, ces lignes se feront, après effectivement, ça va gueuler sec dans pas mal de territoire, notamment Occitanie (Montpellier - Perpignan et Bordeaux - Toulouse / Dax), mais je pense que pour les 10 ans qu'ils viennent, les projets seront en stad by, pour pouvoir réduire la dette avant, je l'espère de remettre de l'argent public dans les investissements d'infrastructure de transport
Chose étonnante, le FMi, il y a quelques temps demandait aux pays de mettre de l'investissement public pour relancer la machine économique, Macron ne suit pas tellement cette idée.... (Pour faire plaisir à l'UE, avec les 3% de déficit ?)

Tout est dit' la politique de Macron est dictée dans presque tous les domaines par les directives de l UE ' voir les fameux
GOPE ' les infrastructures en font les frais' et la relance économique pourrait plutot en patir malgré le discour officiel actuel lenifiant
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar greg59 » Sam 03 Fév 2018 11:32

Le comble dans tout ça, c'est que l'UE se pose des questions sur les Européens avec ce sentiment Europhobe ou contre les institutions européennes, mais ils ne se rendent même pas compte qu'ils tuent à petit feu l'UE, et ils vont se plaindre que personne ne les comprends, le modèle libéral de l'UE vit ses dernières années voire décennie, avant un autre virage économique qui sera peut être meilleure qui sait (plus tourné sur l'humain et non l'argent des bourses, autre modèle sociaux économique, etc...) ? :wink:
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar jacques43 » Sam 03 Fév 2018 12:52

Le rapport a le mérite de remettre aux calendes grecques des projets surdimensionnés comme la branche Bordeaux - Dax du GPSO qui coûte plusieurs milliards alors qu'on attend toujours le changement de l'alimentation MIDI des années 1920 sur la ligne des Landes, limitant sa vitesse à 160 km/h au lieu de 220... :roll: (et estimé à seulement 400M€).
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Re: Nicolas Hulot et Élisabeth Borne

Messagepar basco - landais » Sam 03 Fév 2018 14:23

jacques43 a écrit:Le rapport a le mérite de remettre aux calendes grecques des projets surdimensionnés comme la branche Bordeaux - Dax du GPSO qui coûte plusieurs milliards alors qu'on attend toujours le changement de l'alimentation MIDI des années 1920 sur la ligne des Landes, limitant sa vitesse à 160 km/h au lieu de 220... :roll: (et estimé à seulement 400M€).


Renseignes toi avant de raconter des fadaises
Ce n'est pas sur dimensionné, il y a un intérêt économique certain, un traité entre L'Espagne et la France, une capacité à absorber un trafic (TER, Fret, voyageurs), le tout avec le soutien de l'Europe
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