Aéroport de Nantes. Les maires fâchés par le communiqué ministériel
Le ministère de la Transition écologique prétexte un « consensus » des élus locaux pour faire modifier le scénario privilégié : allongement de la piste de 400 m et non plus 800 m. Les maires nient.
Le ministère de la Transition écologique prétexte un « consensus » des élus locaux pour faire modifier le scénario privilégié : allongement de la piste de 400 m et non plus 800 m. Les maires nient. | OUEST FRANCE
Christophe JAUNET.
Modifié le 06/02/2019 à 16h19
Publié le 05/02/2019 à 18h23
Après la réunion du lundi 4 février, la ministre des Transports salue un consensus des élus sur un allongement de la piste de 400 m. Jamais de la vie, réagissent avec énervement les maires.
Le communiqué de presse du ministère de la Transition écologique n’est pas du goût des maires des communes proches de l’aéroport. À l’issue d’une réunion de travail, lundi, à Paris, François de Rugy et Élisabeth Borne évoquent un « consensus » sur l’allongement de la piste de 400 m. La Direction générale de l’aviation civile préconisait, elle, d’allonger de 800 m.
« Les élus des territoires ont souhaité, de manière consensuelle, que le scénario privilégié par le maître d’ouvrage consiste notamment en un allongement de 400 m de la piste existante et en la mise en place d’un couvre-feu des vols entre minuit et 6 h […]. Afin de prendre en compte cette position consensuelle, les ministres ont demandé à leurs services de modifier et compléter le projet de dossier de concertation en conséquence », lit-on dans le communiqué.
Très vite, Jean-Claude Lemasson, maire de Saint-Aignan, a réagi sur Twitter : « À quel moment un consensus sur un allongement de la piste a été évoqué ? Jamais ! » Gérard Allard, maire de Rezé, est irrité : « Faux, c’est un gros mensonge ! Jamais nous n’avons validé de manière consensuelle ces 400 mètres. »
Dans un communiqué commun, les maires de Bouguenais, Rezé et Saint-Aignan réfutent des « contrevérités » : « Si l’État cherche une solution technique, en aucun cas nous n’acceptons celle de l’allongement, quelle que soit sa longueur. »
D’ailleurs, les maires refusent qu’un scénario soit privilégié. Ils préfèrent une concertation publique « ouverte ». Des associations pro-aéroport réclament que l’option du transfert soit intégrée à la concertation.
Désaccord sur la date de report de la concertation
Autre tonalité bien différente. Les ministres valident le report de la concertation publique sur le réaménagement de Nantes-Atlantique. D’abord promise pour mars-avril, elle « sera organisée, en accord avec les élus locaux, en juin et juillet », dit le communiqué ministériel.
Là aussi, quel accord ? Cet été, c’est trop tôt, selon les maires : « Les conditions ne sont pas réunies à ce jour pour organiser une telle concertation. Le dossier est incomplet. Comment demander aux élus et à nos concitoyens de se prononcer sur l’avenir de la plateforme et du transport aérien sans les études environnementales, sans les études mobilités, sans les études sur la santé, sans les études sur les enjeux de développement économique ? Ces études seront pour la plupart rendues fin 2019. »