Bonjour,
Je souhaitais savoir s'il existe une base de données (ou autres) qui recense le nombre de ponts sur le territoire et leur état.
Merci
Au moins 25 000 ponts en France sont « en mauvais état structurel »
Selon un rapport sénatorial, la dégradation de nombre d’ouvrages est le fruit d’un « sous-investissement chronique », posant « des problèmes de sécurité pour les usagers ».
Par Grégoire Allix Publié aujourd’hui à 09h22, mis à jour à 13h56
Deux semaines avant l’effondrement meurtrier du viaduc Morandi, à Gênes, le maire de la petite commune de Beaumontel, dans l’Eure, a constaté au matin du 1er août 2018 qu’un des piliers du pont sur la Risle, entre la mairie et l’église, s’était affaissé et ne soutenait plus rien. Pont fermé, 250 000 euros de travaux. Un mois après la catastrophe italienne, c’est sur l’imposant viaduc de l’île de Ré qu’un câble précontraint rompait en raison de la corrosion. Circulation restreinte, 2 millions d’euros de réparations. La France n’est pas à l’abri d’un accident tragique : au moins 25 000 ponts sont « en mauvais état structurel » et « posent des problèmes de sécurité et de disponibilité pour les usagers », selon un rapport sénatorial rendu public jeudi 27 juin, qui réclame un « plan Marshall » pour « éviter le drame ».
Dans la foulée de l’écroulement du viaduc italien, le Sénat avait lancé une mission d’information sur l’état des ponts en France, dirigée par le président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, le centriste Hervé Maurey, et dotée des moyens d’une commission d’enquête. Le nombre de ponts en France est évalué entre 200 000 et 250 000 – une fourchette étonnamment large. C’est la première surprise du rapport : personne n’est capable de donner le nombre exact de ces ponts routiers, faute d’un recensement du patrimoine des collectivités locales. Une inconnue révélatrice « des lacunes de la politique de surveillance et d’entretien », estime la mission.
L’Etat possède 24 000 ponts. La moitié, gérée par les sociétés concessionnaires d’autoroutes, est sans problème. Pour le reste, 7 % présentent des défauts de sécurité et 2 800 d’entre eux, construits après-guerre, arrivent en « fin de vie » et nécessitent une chirurgie lourde. Un audit externe, remis en juin 2018 au ministère des transports, estimait qu’un tiers des ponts de l’Etat avaient besoin de travaux, dont 7 % présentaient « un risque d’effondrement ». Le tableau est plus sombre encore du côté des collectivités territoriales, qui gèrent 90 % des ouvrages : entre 100 000 et 120 000 pour les départements, dont 8,5 % en mauvais état, et de 80 000 à 100 000 pour les communes, dont 18 % à 20 % présentent des défaillances.
jml13 a écrit:Ouais, ouais...
Alors, en préambule (sinon on va m'accuser de tout !), je ne nie pas qu'il y ait par ci par là des ouvrages nécessitant des travaux assez urgents, SAUF que leur nom et même leur nombre est absolument inconnu !
Pour ma part, j'estime que, si des milliers de ponts en France étaient vraiment « en mauvais état structurel » voire présentaient vraiment « un risque d’effondrement », il serait statistiquement impossible qu'aucun ne se soit effondré depuis des décennies. Ou alors, c'est une définition vraiment très spéciale du « risque d’effondrement », qui voudrait dire en fait « risque de s’effondrer d'ici 30 ans », ce qui n'est pas la même chose...
Donc, à part 2 exemples, comme disait Coluche, le mec il ne sait RIEN... mais ça fait un titre alors que, si ça se trouve, une enquête journalistique poussée coûterait des journées et des journées, et risquerait d'accoucher d'une souris...
Je trouverais bien plus utile de proposer une plateforme citoyenne de "dénonciation" des ponts en mauvais état, qui obligerait les collectivités propriétaires à vérifier et éventuellement réparer les ouvrages en question.
Après l'effondrement du viaduc autoroutier italien, qui a fait 43 morts le 14 août 2018, le gouvernement avait publié une première liste de 164 ouvrages importants. Deux figuraient en dernière catégorie, "3U", "ouvrages dont la structure est gravement altérée et nécessite une intervention urgente", dont celui d'Echinghen, sur la côte du Pas-de-Calais. Le second est celui de Caronte sur l'A55 à Martigues.
>> Article en ligne 12/08/2019 à10h42 | Mise à jour à 13h40
Propriété de l'Etat et concédé à la Sanef jusqu'en 2031, cet ouvrage d'art à caisson ouvert fut construit par un consortium mené par Bouygues et mis en service en 1998.
La structure est précontrainte par 330 câbles extérieurs au béton injectés au coulis de ciment. Une technologie abandonnée depuis 2001 à cause des risques de rupture "brutale" de câbles, dangereuse pour le personnel et "susceptible d'endommager des pièces accessoires ou importantes de la structure (désordres en chaîne)", rappelle une note du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) de novembre 2018.
Depuis l'automne 2018, une dizaine de câbles corrodés sont en cours de changement sur ce viaduc exposé au vent et aux embruns du littoral, dont le péage coûte 1,10 euro pour une voiture. Tout en haut des piles, on devine échafaudages et agents en chasuble fluo.
"On vit au rythme des travaux. On ne sait pas quand ça commence, ni quand ça finit", raconte Eric Pignon, qui habite l'un des quelques pavillons situés au pied des piles hautes de 70 mètres.
Le pont long de 1.301 mètres menant à Boulogne-sur-Mer sur l'A16 "vieillit mal", estime Catherine Pignon, sa femme, qui l'a vu se construire.
Assurer la pérennité de l'ouvrage
Selon la Sanef, qui organise une inspection annuelle et une inspection détaillée tous les cinq ans, des travaux de maintenance préventive des câbles débutent en 2017. Fin octobre 2017, la corrosion des câbles est découverte. Début novembre, le pont est classé "3U" par des bureaux d'études.
Par précaution, les deux voies extérieures sont condamnées - et le sont toujours -, les camions détournés via la commune d'Isques jusqu'en juin 2018.
"La préfecture m'a appelé. Ca s'est fait totalement en urgence", se souvient Bertrand Dumaine, maire du village-rue de 1.100 habitants.
"Les riverains ont beaucoup souffert. Vous imaginez 2.500 poids lourds par jour ?".
Conséquence: le Conseil départemental a dû payer 450.000 euros de réfection de la départementale dégradée, aidé par la Sanef à hauteur de 175.000 euros.
Le changement des câbles devrait se terminer d'ici la fin de l'année. Le contentieux, lui, perdure : la Sanef - exploitant 2.063 km d'autoroutes pour un chiffre d'affaires de 1,752 milliard d'euros en 2018 - impute au groupement des constructeurs les divers désordres qui lui coûtent "plusieurs millions d'euros".
Rapports d'experts à l'appui, le concessionnaire -qui craignait alors des "risques" de corrosion- a engagé en 2013 une procédure pour faire condamner solidairement à 7,4 millions d'euros d'indemnités Bouygues travaux publics et consorts, à cause des déchirures sur les gaines des câbles et du mortier de réparation, enduit par endroit, entraînant des "fissurations importantes du béton".
Dans son jugement du 10 octobre 2017, consulté par l'AFP, le tribunal administratif de Lille a débouté la Sanef, estimant que les constructeurs n'avaient commis ni fraude ni tromperie. Le dossier est à l'instruction en appel et des expertises judiciaires sont toujours en cours, notamment pour savoir si certaines fissurations résultent d'un défaut de conception, d'exécution ou des conditions d'entretien.
"C'est un ouvrage que l'on suit extrêmement attentivement (...) A aucun moment la sécurité des usagers n'a été mise en cause", affirme Vincent Fanguet, directeur de l'exploitation de Sanef, discret concernant "plusieurs démarches contentieuses en cours (...) La justice tranchera".
Selon lui, "tous ces travaux ont pour seul objectif d'assurer la pérennité d'un ouvrage à long terme".
Bouygues Construction s'est, pour sa part, refusé à tout commentaire.
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