https://www.radiofrance.fr/francecultur ... en-4290810
Peut-on gouverner le Périphérique parisien ?
Annoncée par la mairie de Paris, la réduction de la vitesse à 50 km/h sur le Périphérique parisien est contestée par l'Etat mais aussi par de nombreux Franciliens... Au-delà des enjeux strictement routiers, ce dossier est révélateur des problèmes de gouvernance de l'agglomération parisienne.
A qui appartient le Périph‘ ? Qui doit décider des destinées de cette langue de bitume de 36 km qui embrasse la capitale ?
A peine nommé, voilà le nouveau ministre délégué aux Transports, François Durovray, plongé dans le grand bain des polémiques qui secouent la métropole parisienne. En jeu : la vitesse sur le boulevard circulaire. Interrogé ce jeudi par nos confrères de la matinale de TF1, celui qui reste pour l’instant président du département de l’Essonne réitère son appel au dialogue et à une solution concertée qui n’exclue pas les banlieusards, encore une fois reléguée, selon lui, aux périphéries de la décision et de la capitale.
Ce très vieux débat a été remis au gout du jour par Anne Hidalgo, la maire de Paris, début septembre. Ce lundi 1er Octobre, le Périph' devrait donc passer à 50 km/h. Refus catégorique de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France. Mi-septembre, une motion de rejet est adoptée en séance. Elle préconise en lieu et place d'une mesure qu'elle juge discriminatoire pour les Franciliens, des travaux d'enrobés phoniques neufs qu’elle se dit prête à financer en partie, puisque Paris, selon elle, est au bord de la banqueroute.
À Paris, l’avenir du Périphérique « ne se fera pas sans moi », prévenait le préfet de Police de Paris Laurent Nuñez en mai dernier. Si les voies sont bien gérées par l’édile de la capitale, les radars sont de son ressort…
Dans un courrier adressé fin juillet à la maire de Paris, « Le préfet de police y rappelle que les consultations prévues n'ont pas été menées à leur terme alors que cet axe, emprunté par plus d'un million de véhicules chaque jour, fait partie des routes à grande circulation ».
Selon France Bleu Paris, une rencontre s’est tenue ce vendredi entre François Durovray et Anne Hidalgo… Au menu, la limitation de vitesse, et la création d'une voie dédiée au covoiturage, en lieu et place de la voie "Paris 2024". Autre sujet de polémiques à venir…
Pourquoi une telle cacophonie ? Comment expliquer que 35 kilomètres de bitume suscitent de telles controverses depuis déjà si longtemps ? Faut-il y voir un symbole de notre rapport complexe à la voiture ? Ou plus largement, un objet politique qui cristallise les difficultés de gouvernance du Grand Paris et des relations historiquement complexes entre Paris et ses banlieues ?
Peut-on gouverner le périph ?